Lorsqu’un publicitaire s’active les méninges pour croiser ses aptitudes à l’aide humanitaire, ça donne l’initiative FreeShtag. Des œuvres d’art sous la forme du dièse le plus célèbre de la planète. Origines, intentions et conception, entretien avec son créateur Philippe Pouyfourcat.
Pour beaucoup, le confinement s’est aussi associé aux instants d’introspection. Philippe Pouyfourcat, publicitaire et graphiste toulousain, n’a pas échappé au phénomène. Trente ans de carrière. Lorsque la machine ralentie pendant la pandémie, le besoin de renouer avec les essentiels de son métier se fait sentir. Une envie d’aider à sa manière, de croiser ses compétences à l’utilité. De cette idée née, plusieurs mois plus tard, le projet FreeShtag. La vente de Hashtag sous forme d’objets de décoration, dont 10% des ventes sont reversées à l’ONG Bibliothèques Sans Frontières. Une association qui aide à l’insertion de la Culture et de la lecture auprès de populations dans le besoin. Un projet technique, humain et créatif, entretien.
Philippe Pouyfourcat l’interview :
Première question qui vient à l’esprit, pourquoi le choix du Hashtag ?
Quoi de mieux qu’un symbole internet pour être compris de n’importe où ? Le hashtag peut incarner ce mélange entre art et communication. Il renvoie un message universel d’expressions, d’échanges. Et surtout, ce choix permet à la fois à Freeshtag d’être une proposition d’art, tout en étant un outil de communication, qui, j’espère, profitera à l’ONG. Le hashtag est simple, libre et efficace.
Pourquoi le choix de cette ONG ?
Leur travail me parle. Je ne voulais pas intervenir auprès d’une association au hasard. Il fallait que je puisse être pertinent. Bibliothèques Sans Frontières cherchait au moment de mon idée des outils de communication, leur message est celui d’apporter l’accès aux mots en société. En bref, ils aident eux aussi à leur manière l’accès à la compréhension de messages. Je me suis naturellement retrouvé auprès d’eux.
10% des ventes reversées, à quoi correspond cette donnée ?
Ce choix est lié aux frais nécessaires. L’idée est de travailler bénévolement, mais de ne pas m’endetter sur le projet. J’aimerais qu’il dure, donc cette donnée correspond à un juste milieu entre coûts de fabrications et les prix des œuvres. Si les ventes s’emballent, et qu’il devait y avoir un excédent, j’ai déjà en tête des campagnes de communication à créer pour l’ONG. Tout est investi dans un partenariat sain. C’est une envie, un projet personnel, mais je n’oublie pas de rester professionnel dans les rendus.
Un hashtag décoratif, concrètement, ça donne quoi ?
On possède cinq gammes. De la miniature à la sculpture, j’ai essayé de développer mon idée avec différentes matières (pvc, plexiglass, carton microcannelé, marbre, métal…). De plus, une fois l’idée trouvée, les possibilités d’adaptations ont été innombrables. Pop art, classique, architecture, la forme est simple, les créations peuvent être légion. Je peux m’adresser à toutes les formes d’appétences d’arts. Ceci, dans une idée de créativité d’une part, et dans une autre, pour permettre à tous les budgets de s’y retrouver. L’œuvre situe son prix entre 13 € et 290 €. L’étudiant comme le cadre peut participer au projet s’il le souhaite.
Avec qui avez-vous travaillé dans ce projet ?
Beaucoup d’artistes, d’amis, de contacts… L’idée a rapidement trouvé ses supporters autour de moi. J’ai tout fait sur mon temps libre, pour le plaisir de me retrouver dans un projet un peu plus personnel que mes commandes habituelles. La conception, l’impression et la diffusion, sont le fruit d’une chaine entièrement locale. Toulouse regorge de créativité !
Le site vient d’ouvrir au début du mois, êtes-vous confiant pour la suite de l’aventure Freeshtag ?
Honnêtement, que cela fonctionne ou pas, l’aventure est déjà superbe. Les idées de formats fourmillent dans ma tête tous les jours (de nouvelles matières notamment. Bois, cuir…). J’ai des appels pour participer au projet, on peut imaginer plusieurs campagnes pour en faire parler sur les réseaux. Pour l’instant, l’association a recentré ses activités en Ukraine, donc ça viendra un peu plus tard, ce qui est normal évidemment. Mais déjà, si je me fie aux premières expériences et achats, le rendu plaît beaucoup. Je ne connais pas l’ampleur que cette idée peut prendre, mais je serais ravi de voir quelques # passer sur les réseaux !