Nous avons déjà évoqué dans ces mêmes colonnes non seulement la réouverture du Théâtre du Capitole avec 6 représentations en concert de La Force du Destin de Giuseppe Verdi, mais également la surprise que nous propose Christophe Ghristi avec ce mini-festival estival durant le mois de juillet qu’il a élégamment baptisé « Nuits d’été ». Tout cela ne saurait faire oublier plusieurs rendez-vous toujours au programme et prévus de longue date.
Véronique Gens © Franck Juery
Tout d’abord trois récitals. Et non des moindres. Je veux parler de ceux de Véronique Gens le 26 mai à 19h (piano Susan Manoff) et de Matthias Goerne le 2 juin à 19h (piano Alexander Schmalcz), ce dernier étant entièrement dédié au cycle de La Belle meunière de Schubert. La mezzo américaine Raehann Bryce-Davis, que nous allons découvrir dans la Preziosilla de La Force du Destin, clôturera les Midis du Capitole 20/21, à 12h30 donc (piano Robert Gonnella).
Les amateurs de danse seront comblés, n’en doutons pas, par la nouvelle production signée Kader Belarbi : Les Saltimbanques (24 au 27 juin à la Halle aux grains).
Ce sera enfin le temps du spectacle qui était peut-être le plus attendu de cette saison 20/21 : la reprise d’Elektra de Richard Strauss, dans une nouvelle production mise en scène par Michel Fau. La distribution en est prestigieuse. Jugez-en. Le rôle-titre n’est autre que Ricarda Merbeth, celle qui devait être la Brünnhilde de la nouvelle production de la Tétralogie parisienne de 2020. Ce rôle d’Elektra, Ricarda Merbeth ne l’avait signé pour l’instant qu’avec la Scala de Milan et l’Opéra de Vienne. Excusez du peu ! La soprano finlandaise Johanna Rusanen fera ses débuts non seulement au Théâtre du Capitole mais aussi dans le rôle de Chrysothémis. Pour clore ce trio dantesque, voici Violeta Urmana en Clytemnestre, un rôle pour lequel elle était affichée à de nombreuses reprises entre Palerme et Hambourg depuis un an….
Ricarda Merbeth sera Elektra sur la scène du Capitole © Mirko Joerg Kellner
C’est une grande chance, voire un luxe inouï que d’avoir l’immense baryton Matthias Goerne dans le rôle d’Oreste, un personnage qu’il a peu interprété jusqu’ici dans sa carrière. Une autre découverte nous est proposée, celle du ténor Frank van Aken, un authentique heldentenor si l’on en croit ses engagements de par le monde, autant dans Tristan que Tannhäuser, Siegmund… Il nous vient ci dans le rôle d’Egisthe.
Enfin et ce n’est pas rien, Christophe Ghristi a invité à diriger cet ouvrage celui qui a amené au triomphe les dernières reprises de Parsifal, le chef d’orchestre Frank Beermann. On ne peut qu’applaudir pareille initiative.
En résumé une reprise follement attendue pour l’un des opéras les plus dantesques de tout le répertoire.
A noter : les représentations se faisant alors que le couvre-feu sera passé à 23h, les horaires de ce spectacle, très court (1h50), sont inchangés. Ou presque (voir ci-dessous).
Représentations du 25, 29 juin et 2 juillet à 20h, 27 juin à 17h et 4 juillet à 14h30.
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse
Théâtre du Capitole
