« The Dark Knight Rises », un film de Christopher Nolan
Le réalisateur et son interprète principal le clament haut et fort, pour eux, la franchise Batman appartient désormais à leur passé. Dont acte. Cette saga batmanienne s’achève aujourd’hui avec un ultime opus plus noir que noir, continuant de creuser son sillon dans les méandres obscurs d’un être totalement déstabilisé : Bruce Wayne, alias Batman. Si le premier épisode (2005, Batman begins) nous le montrait se dégageant avec fracas de l’emprise des forces du mal, le second (2008, The Dark Knight) décrivait le crépuscule volontaire et sacrificiel du jeune héros. N’ayons pas peur des mots, cet épisode atteignait au sublime. Celui sous référence porte bien l’empreinte et le savoir-faire exceptionnel du réalisateur britannique. Il est question cette fois, du retour de Batman car Gotham City va tomber entre les mains de Bane, un terroriste dont l’histoire va nous être révélée au fur et à mesure. Le film est peut-être un peu long (2h45) et parfois confus, conjuguant manipulation boursière, révolution prolétarienne remake de 1789, réflexion sur le mythe du super-héros, frontières troubles du Patriot Act, voire ses dérives, etc. Le casting est bien sûr international. Christian Bale (Bruce Wayne) reprend du service sans grand enthousiasme, Marion Cotillard est plus inexpressive que jamais, perdue dans un blockbuster où elle peine à définir sa silhouette. Par contre quel bonheur de retrouver l’immense Michael Caine en Alfred, Cillian Murphy dans une minuscule apparition taillée sur mesure, le Fox irremplaçable de Morgan Freeman, la Catwoman électrique d’Anne Hathaway, Gary Oldman dans son costume sur mesure de Commissaire Gordon, Joseph Gordon-Levitt dans le rôle de Blake, le futur Robin, épatant lui aussi. Les séquences spectaculaires sont bien là et vous procureront le grand frisson. Comme chacun le sait, la sortie américaine de ce film a été endeuillée, pour le moins, d’une tuerie qui a fait 14 morts et plusieurs blessés, un dramatique évènement qui projette son ombre sur ce film et la violence qu’il sous-tend…
Robert Pénavayre