« The Amazing Spider-Man », un film de Marc Webb
Exit le beau tandem Sam Raimi (réalisateur) et Tobey Maguire (Peter Parker), un duo qui signa les trois premiers opus de la renaissance du super-héros arachnéen. Voici Marc Webb et Andrew Garfield pour un reboot des aventures liminaires de l’Homme-araignée. Du premier cité, il est difficile de nier le savoir-faire et la virtuosité. Demeure un problème de rythme et, plus dramatique, de scénario. Les 2h17 de ce film n’en finissent plus et, à plus d’une reprise, on a envie de passer le doigt sur l’écran pour faire avancer l’image plus vite. Dommage car quelques séquences, en particulier celles avec le Lézard, sont assez réussies, même si elles font immanquablement penser à Godzilla. Soulignons une 3D ici formidablement opérationnelle (le film a été tourné directement dans ce format). Le second nommé, le jeune Andrew Garfield, s’empare de l’Homme-araignée au nez et à la barbe de Jamie Bell. Clairement, le réalisateur a souhaité donner une image du super-héros tout à fait banale, proche de chacun, dans le secret espoir d’une plus rapide assimilation. Non seulement la démarche est inutile, mais, de plus, elle est à contresens de ce que le spectateur recherche. Les héros de la Marvel sont là pour nous faire rêver et non pas nous ramener dans notre quotidien. Cet étudiant coiffé avec un pétard, aussi physical soit-il, n’arrive pas à nous convaincre. D’autant que son passage au stade de super-héros est pour le moins abscons et, de ce fait, ne construit pas le personnage. Qui plus est, le cinéaste essaie d’insuffler, même dans les moments de pur suspense, un brin d’humour. Pas de bol, ça tombe à plat. Il y aura une suite à cette histoire. Si vous avez le courage de suivre le générique final, vous en saurez un peu plus. Sinon, rendez-vous en 2014.
Robert Pénavayre