Julia Kerninon publie Liv Maria aux Editions de l’Iconoclaste et se glisse dans la peau d’une héroïne aux multiples facettes. Une réussite en tout point !
Avant Liv Maria, il y avait Mado et Thure. Une histoire d’amour simple et sincère entre une jeune bretonne introvertie et un marin norvégien passionné de littérature. Thure s’installe sur la petite île de Mado. Et bientôt Liv Maria vient au monde. Un monde silencieux, calme, rude parfois. Il n’y a que les mots romanesques qui sont enchanteurs. Ceux que Thure vient lire tous les soirs à la petite fille. Et pas n’importe quelle lecture, les chefs d’œuvre de la littérature ! Liv Maria en sera toujours empreinte et vit une sorte de bonheur reposant dans son cocon familial. Mais cela c’était avant une certaine soirée. Liv Maria a 17 ans et un événement vient tout bousculer, un événement qui va conduire sa mère à l’envoyer à Berlin. Exil forcé, incompréhension, tristesse, Liv Maria n’a pas le choix.
Portrait d’une idéaliste
A Berlin, Liv Maria découvre le vertige de l’émancipation. Et, en partie, dans les bras de Fergus, son professeur d’anglais. Deux êtres venus d’ailleurs, mais aux idéaux similaires. C’est aussitôt le choc, la passion, les discussions fiévreuses. Liv Maria tombe éperdument amoureuse de cet homme plus âgé, érudit et mystérieux. Mais Liv Maria le sait, tout peut s’arrêter à tout moment. Fergus rentrera chez lui, Fergus est attendu par femme et enfants. Le sempiternel choix cornélien, le sempiternel chagrin d’amour qui n’échappera pas à Liv Maria.
La jeune femme, amoureuse mais délaissée, part alors en Amérique du Nord. Le succès professionnel ne tarde pas, mais la vie sentimentale reste tourmentée. Liv Maria aurait-elle perdu l’espoir de retrouver un amour simple et sincère ? Pas sûr. Ce qu’elle ignore cependant c’est que le destin va lui jouer un sacré tour, et il faudra alors choisir entre le secret et la vérité.
Liv Maria c’est l’histoire d’un parcours saccadé et déterminé. Un portrait de femme qui touche en plein cœur. Une fois de plus, Julia Kerninon séduit par son talent incontesté de conteuse. Les phrases glissent, s’immiscent dans la pensée et surgissent aussitôt les images et les émotions qui ne quittent plus le lecteur.
Julia Kerninon, Liv Maria, L’Iconoclaste, 320 p.
Photo : Julian Kerninon © Ed Alcock.
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