Top départ pour une rentrée littéraire qui démarre fort. Un signe d’espoir après les longues semaines de confinement ? On l’espère. Nul n’ignore désormais que les auteurs, les libraires et la chaîne éditoriale en général ont énormément pâti de la crise sanitaire. Cette nouvelle rentrée se veut donc pleine d’espérances et de surprises.
Amélie Nothomb © Jean-Baptiste Mondino
Des chiffres à la baisse
A commencer par le nombre de parutions qui, cette année encore, sera moins conséquent. 511 nouveaux romans seront présentés. Le chiffre peut donner le tournis, mais il représente une part moins grande que de coutume. Idem du côté des parutions de romans étrangers qui auront été revues à la baisse. La raison est toute simple : les éditeurs n’ont pas voulu surcharger les libraires déjà très touchés par la crise. Sans oublier les auteurs qui avaient été publiés en mars et qui – on ne le répètera pas assez – n’ont pas pu bénéficier de la communication et publicité habituelle. A ce propos, certains romans auront quand même la chance de paraître « une seconde fois ». Tel est le cas, par exemple, pour Camille Laurens qui publie Fille chez Gallimard.
Et les premiers romans dans tout ça ?
Autre différence notoire de cette rentrée, la diminution des premiers romans. On pourra quand même compter sur 65 nouvelles plumes et parmi elles de nombreuses pépites. Citons, d’ores et déjà, David Fortems qui avec Louis veut partir (Robert Laffont) offre un récit puissant. Mais ce n’est tout, parlons également de Bénie soit Sixtine (Julliard) de Maylis Adhémar, Des kilomètres à la ronde (Seuil) de Vinca van Eecke, La cuillère (Liana Levi) de Dany Héricourt, Cinq dans tes yeux (L’Iconoclaste) d’Hadrien Bels, La petite dernière (Noir sur Blanc) de Fatima Daas, ou encore Ce qu’il faut de nuit (La manufacture de livres) de Laurent Petitmangin. Il n’est, hélas, pas possible de tous les citer, mais grâce à ces primo-romans nous plongerons dans la jeunesse engagée, les amours foudroyantes, la liberté, le voyage, etc.
Les habitués de la cérémonie
Face à eux, tel(le)s de grand(e)s frères et sœurs, nous retrouvons les auteurs confirmés – comme l’on dit, dans le jargon. Ou, tout simplement, les auteurs que nous suivons et aimons. Ce que l’on peut déjà dire c’est qu’émotions et bouleversements sont au rendez-vous. A l’appel, nous pouvons compter sur Sarah Chiche qui signe un portrait paternel très poignant avec Saturne (Seuil). Faïza Guène nous embarque quant à elle dans une famille hautement touchante avec La discrétion (Plon). Rachid Benzine offre également un roman époustouflant avec Dans les yeux du ciel (Seuil) qui parle du destin saccadé d’une prostituée sur fond de Révolution du monde arabe. Les réjouissances ne s’arrêtent pas là, on retrouve également Lola Lafon avec Chavirer (Actes Sud) qui suit une danseuse dans les tourbillons de la vie. Franck Bouysse revient lui aussi avec Buveurs de vent (Albin Michel), tout comme Serge Joncour avec Nature humaine (Flammarion), deux styles qui nous embarquent totalement.
… Et Amélie Nothomb ?
On ne peut pas parler de rentrer littéraire sans évoquer la présence d’Amélie Nothomb, Les aérostats (Albin Michel) enchantent car ils sont un concentré de tout ce que l’on aime chez l’auteur. Pour les mêmes raisons, on se réjouira de pouvoir lire Les évasions particulières (Albin Michel) de Véronique Olmi, Liv Maria (Iconoclaste) de Julia Kerninon, Mon père, ma mère, mes tremblements de terre (Belfond) de Julien Dufresne-Lamy, La fièvre (Albin Michel) de Sébastien Spitzer, Une rose seule (Actes Sud) de Muriel Barbery, Les démons (Stock) de Simon Liberati, Comme un empire dans un empire (Flammarion) d’Alice Zeniter, Térébenthine (Gallimard) de Carole Fives, etc. La liste pourrait s’allonger, donc un petit denier pour conclure sur une note toulousaine et pour ne pas oublier l’excellent nouveau roman de Magyd Cherfi qui publie La Part du Sarrasin toujours chez Actes Sud.
Voilà de belles lectures en perspectives et de nombreux rendez-vous en prévision pour évoquer ces nouveaux romans. Mais pour l’heure, il ne reste plus qu’à vous souhaiter bonne lecture !
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