Sarah Malartre publie Rendez-vous à Colombo aux éditions Mercure de France. Une histoire plurielle et émouvante.
Nina est juriste. Elle aime son boulot, son quotidien réglé, sa vie de couple qui dure depuis plusieurs années. A priori, pas d’ombres au tableau. A priori. Car, à y regarde de plus près, la vie de Nina se délite. Son couple n’est plus très solide, pire, l’amour s’est évaporé. Quant à son travail, il l’accapare de plus en plus et la déstabilise. On le comprend vite, Nina tangue au risque de perdre l’équilibre à tout moment. Ce moment survient lorsque son fiancé la quitte pour une autre femme. Nina part de l’appartement et se réfugie chez ses parents. Et, là, double catastrophe, son père lui annonce son cancer. L’univers bascule aussitôt, tout s’écroule et tout reste à reconstruire.
Au fil des histoires
Nina va devoir réapprendre à vivre seule, à être forte, pour elle, pour son père. Et pour son travail. Car Nina n’a pas n’importe quel travail. Elle est celle qui écoute, celle qui retranscrit la vie des autres. Ils s’appellent Nour, Fatou, Issa, Amir, Germude, etc. Ce sont des exilés, des demandeurs d’asile, des exclus, des rejetés. Comme elle ? Leurs histoires lui font écho plus que jamais. Alors elle s’accroche à tout ce qui lui permet de tenir le coup, d’avancer, de se battre. L’intime face à la misère sociale. Même combat, même blessure. Nina s’interroge, a-t-elle le droit de se laisser aller quand elle reçoit tant de confidences atroces ?
Un premier roman rempli d’humanité, de bienveillance et de courage. Sarah Malartre retranscrit avec beaucoup de réalisme la vie des autres afin de les faire exister, de leur donner une identité, un refuge. C’est aussi une leçon d’espoir, une invitation à regarder droit devant soi, attentive au prochain rendez-vous qui pourrait faire basculer le destin.
Sarah Malartre, Rendez-vous à Colombo, Mercure de France, 224 p.
Photo : Sarah Malartre © D.R