Les Enfants vont bien un film de Nathan Ambrosioni
Depuis Toni en famille, que signe Nathan Ambrosioni en 2023, déjà avec Camille Cottin, la planète cinéphilique était impatiente de voir le prochain opus de ce jeune réalisateur de 26 ans aujourd’hui et tellement doué autant que prometteur. Le voici, à nouveau dans un registre grave, familial, s’attachant à un fait de société parfaitement légal : organiser sa propre « disparition ».

Manoâ Varvat (Gaspard) et Camille Cottin (Jeanne) – Crédit : Manuel Moutier
Jeanne est experte en sinistres dans une compagnie d’assurance. Elle fréquente d’autres femmes et n’a jamais voulu entendre parler de maternité. Un jour, elle voit sur le pas de sa maison, venant lui rendre visite, sa sœur Suzanne, veuve, et ses deux jeunes enfants : Gaspard et Margaux. Voilà deux ans que les deux frangines ne se sont pas vues. Jeanne les accueille et leur donne le gîte pour la nuit. Le lendemain matin, Suzanne s’est envolée. On ne la reverra plus. Elle a juste laissé les clés de son appartement, ses deux enfants et une lettre dont le contenu nous sera caché. Que faire avec deux gamins sur les bras quand on en a jamais voulu ? D’autant que de suite se posent des problèmes de responsabilités, d’école, etc. Pour Jeanne, le séisme est majeur et remet en cause sa vie même. Très vite elle comprend que si elle ne fait pas face, les petits seront mis en foyer, pas forcément ensembles. Quant à Suzanne, la loi aujourd’hui interdit toute recherche dans des cas pareils. Elle s’est volontairement volatilisée. C’est son droit dans la mesure où elle ne met personne en danger, y compris elle-même.
Le titre du film vaut tous les résumés, le scénario tourne autour des enfants et de leur réaction face à une telle situation vue à hauteur de 6/9 ans. L’étude est ici remarquable de justesse de ton, de sensibilité et si l’écran est envahi par de pleins cadres de Camille Cottin (remarquable au demeurant), ce sont les deux gamins qui portent toute l’émotion de ce film par la précision de leur jeu, parfois de leurs improvisations. Il et difficile d’imaginer les tempêtes qui se lèvent dans ces petites têtes mais ils nous les font deviner malgré tout. Manoâ Varvat (Gaspard) et Nina Birman (Margaux) sont deux frimousses que leur jeunesse n’épargne pas. Il va être impossible de les oublier.

