50e édition du 25 juillet au 30 août 2025
Fondé en 1975 par le regretté Jean-Patrice Brosse, le Festival du Comminges fête ses cinquante ans cette année et rejoint le club fermé des événements culturels ayant atteint le demi-siècle d’existence. Une longévité à saluer, d’autant plus qu’il lui a fallu surmonter la mort de son fondateur survenue en 2021. Depuis trois ans, la direction artistique a été confiée au violoncelliste Victor Julien-Laferrière qui a repris le flambeau avec la volonté d’apporter un nouveau souffle et une nouvelle teinte au festival. Pour cette édition anniversaire, du 25 juillet au 30 août, la splendide cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges demeure le lieu phare de la manifestation, des concerts étant aussi proposés à Saint-Gaudens, Martres-Tolosane et Cazères-sur-Garonne. Comme de coutume, les compositeurs et les musiciens les plus prestigieux se côtoient dans la programmation.

Cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges
La musique vocale à l’honneur
La musique vocale a toujours tenu une place de choix dans la programmation du festival, l’excellente acoustique des édifices religieux qui accueillent les concerts s’y prêtant à merveille. Le concert d’ouverture de la 50e édition, le 25 juillet à 20 h 30 à la cathédrale Sainte-Marie, perpétue cette tradition avec la venue de l’ensemble La Sportelle. Composée de neuf chanteurs a cappella, la formation en résidence au Festival de Rocamadour donne un programme intitulé « Contemplation » où se succèdent des œuvres de Villette, Victoria, Tavener, Poulenc, Lobo, Bach, Mendelssohn, Messiaen, Rheinberger et quelques autres, dans un dialogue spirituel à travers les siècles.

Ensemble La Sportelle © François Le Guen
En fin de programmation, pour l’avant-dernier concert du festival 2025 le 20 août à 20 h 30, toujours à la cathédrale Sainte-Marie, un autre ensemble de notre région, le choeur Dulci Jubilo fondé et dirigé par le compositeur Christopher Gibert et basé dans le Tarn-et-Garonne, propose une version du lumineux Requiem de Gabriel Fauré transcrite et accompagnée par l’organiste Thomas Ospital. Dans ce programme largement dédié à la grande musique chorale, on trouve également Quatre motets sur des thèmes grégoriens de Maurice Duruflé, Sanctus – Messe romane de Thomas Ospital, et le Salve Regina de Christopher Gibert.
Deux belles soirées autour du piano
Des grands du piano ont souvent été programmés au Festival du Comminges et la 50e édition ne déroge pas à cette règle en présentant deux soirées qui devraient ravir les nombreux amoureux du clavier. Le 31 juillet à 20 h 30 à la basilique Saint-Just de Valcabrère, la pianiste Audrey Vigoureux joue un programme particulièrement alléchant en duo avec le violoniste Pierre Fouchenneret. Le concert s’ouvre avec la Sonate n° 1 de Gabriel Fauré, se poursuit avec Tzigane de Maurice Ravel et se conclut par l’unique Sonate de César Franck. Un très beau voyage dans ce que le répertoire français pour violon et piano a produit de meilleur.

Audrey Vigoureux © Anouk Schneider
Le 5 août à 20 h 30, en cette même basilique Saint-Just de Valcabrère, au tour du répertoire pour piano seul d’être mis en lumière avec Vanessa Wagner, une autre figure du clavier hexagonal. Aucun compositeur français n’est cependant au programme cette fois-ci, puisque la pianiste a choisi d’interpréter les Scènes d’enfants de Robert Schumann, 3 Romances sans paroles de Felix Mendelssohn, Les saisons (de mars à août) de Piotr Ilitch Tchaïkovski, 5 pièces lyriques d’Edvard Grieg et Funérailles, Cantique d’amour de Franz Liszt. Une délicieuse rêverie au sein de la grande musique romantique pour piano.

Vanessa Wagner © Lyodoh Kaneko
Le violoncelle seul et la guitare solo magnifiés par deux de leurs meilleurs serviteurs
Victor Julien-Laferrière a beau diriger désormais le festival, il reste avant tout un musicien et l’un de nos meilleurs violoncellistes. On ne peut donc que se réjouir de l’entendre en récital à 20 h 30 le 28 juillet à l’Espace Culturel Angonia de Martres-Tolosane où il se confronte à quelques-unes des pages les plus illustres jamais composées pour son instrument, les fameuses Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach. L’ancien lauréat du Concours Reine Élisabeth relève le défi en jouant les suites n° 2, 4 et 5 lors de cette soirée qui s’annonce d’ores et déjà comme l’un des moments forts du 50e festival.

Victor Julien-Laferrière © Lyodoh Kaneko
Un virtuose d’un autre instrument à cordes, qui en compte six, celui-là, est en concert le 9 août à 20 h 30 à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Cazères. Le guitariste toulousain Thibaut Garcia y donne son programme « Barrios Mangoré el Bohemio » tiré du superbe CD qu’il avait fait paraître il y a deux ans sous le label Erato Warner Classics. Un hommage rendu au génial compositeur paraguayen par un jeune musicien tout juste trentenaire, mais faisant presque figure d’ancien aujourd’hui tant sa maturité, sa maîtrise de la guitare et la manière dont il mène sa carrière font l’admiration de toute la profession.

Thibaut Garcia © Marco Borggreve
Des cordes en quatuor et en quintette
La musique de chambre n’est pas oubliée dans la programmation du festival, son directeur artistique étant lui-même un brillant chambriste. Comme lors des précédentes éditions, de remarquables formations spécialistes du genre sont invitées cette année, à commencer par le Quatuor Tchalik le 2 août à 20 h 30 à la basilique Saint-Just de Valcabrère. À l’instar du célèbre Quatuor Hagen, cet ensemble est constitué par une fratrie, deux frères et deux sœurs réunis autour d’une même passion. Trois chefs d’oeuvre du riche répertoire pour quatuor à cordes sont au programme de leur concert, « Hoffmeister » K.499 de Mozart, le Quatuor op. 121 de Gabriel Fauré et le célébrissime et si poignant« La jeune fille et la mort » D.810 de Franz Schubert.

Quatuor Tchalik
Plus rare en concert, ce qui ajoute à l’intérêt d’en voir un programmé lors de cette édition, le quintette à cordes est lui aussi convié à la fête des cinquante ans du festival. Le 16 août à 20 h 30 en la collégiale Saint-Pierre de Saint-Gaudens, Smoking Joséphine, quintette féminin au nom intrigant, se produit autour d’un programme d’oeuvres allant du baroque français (Jean-Philippe Rameau, Marin Marais, Jean-Baptiste Lully) au compositeur contemporain Benoît Menut en passant par Maurice Ravel. Parmi les cinq excellentes musiciennes de cet ensemble formé à l’initiative de la violoniste Geneviève Laurenceau (ex-supersoliste de l’Orchestre National du Capitole), on note la présence de deux anciennes élèves du CRR de Toulouse, les altistes Marie Chilemme (membre du prestigieux Quatuor Ébène) et Violaine Despeyroux, auxquelles s’ajoutent la violoniste Fanny Robilliard et la violoncelliste Hermine Horiot.
Et de l’orgue, bien sûr…
Lorsque l’organiste Jean-Patrice Brosse crée le Festival du Comminges en 1975, la restauration du majestueux grand-orgue de la cathédrale Sainte-Marie, dont le superbe buffet Renaissance est classé Monument Historique, vient d’être lancée. L’instrument est alors au coeur de la programmation et restera par la suite un élément incontournable de celle-ci. La tradition se prolonge dans l’édition 2025 à travers le Requiem de Fauré que Thomas Ospital accompagne à l’orgue le 20 août, et grâce au concert donné le 13 août à 20 h 30 par l’organiste italien Giulio Tosti associé à la chanteuse et altiste Maud Herrera. Un duo singulier, formé l’an passé lors du festival Toulouse les Orgues, qui propose une série d’arrangements de chansons de la tradition occitane et une œuvre pour orgue seul (Pastorale de Domenico Zipoll).

Maud Herrera
Le grand-orgue de la cathédrale Sainte-Marie est de nouveau au centre du concert de clôture du festival 2025, le 30 août à 20 h 30. Les organistes Élisabeth Amalric, titulaire de Saint-Bertrand, et Gérard Seel y accompagnent le Rallye Trompes du Comminges, société de trompes de chasse créée en 1959, dans un foisonnant programme de pièces de Haendel (Water Music), Mozart, Bizet (L’Arlésienne), Lully, Rameau, Grieg et Falla Une jolie soirée festive pour conclure en beauté cette magnifique édition « spéciale 50e anniversaire ».