Ce dimanche 4 mai 2025 à 17 h, la Chapelle des Carmélites recevait le Tchèque Pavel Steidl, l’un des plus grands guitaristes de sa génération. Le dernier concert de cette saison 2024-2025 confirmait la place importante que Toulouse Guitare a pris au sein de la vie musicale toulousaine qui ne manque décidément pas d’atouts. A la suite de l’intervention, en première partie, du jeune Victor Mesnier, la prestation impressionnante de Pavel Steidl a recueilli un accueil enthousiaste de la part d’un public conquis.

Pavel Steidl à la Chapelle des Carmélites – Photo Classictoulouse –
Thibaut Garcia, le fondateur et directeur artistique de Toulouse Guitare, a tout d’abord introduit ce dernier concert et présenté les deux intervenants de cette fin d’après-midi. Une fois encore, poursuivant la belle tradition établie dès la première saison, la première partie du concert est assurée par un jeune musicien en cours d’études. Il s’agit cette fois de Victor Mesnier, âgé de 22 ans. Originaire d’Avignon, ce passionné des répertoires anciens et modernes a intégré la classe préparatoire à l’enseignement supérieur du conservatoire de Toulouse. Il poursuit actuellement son parcours à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse (ISDAT), où il étudie auprès de Benoît Albert, Rémi Jousselme et Thibaut Garcia.

Thibaut Garcia, le fondateur et directeur artistique de Toulouse Guitare – Photo Classictoulouse –
Le programme musical de Victor Mesnier réunit, dans un ordre chronologique parfaitement assumé, des pièces de John Dowland (1563-1626), grand créateur de la Renaissance, de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), pilier des âges baroques, et du néo-romantique italien Mario Castelnuovo-Tedesco (1898-1968). Le jeu de l’interprète privilégie une belle émotion. Il souligne l’aspect méditatif de la Fantaisie n° 7 de Dowland, ainsi que le raffinement profond de la transcription pour guitare de l’Andante de la Sonate pour violon BWV 1003 de Bach. Enfin, le musicien exploite avec talent l’écriture polyphonique des Variations à travers les siècles de Castelnuovo-Tedesco. Chaleureusement applaudi, Victor Mesnier cède la place au grand invité de la soirée.

Victor Mesnier – Photo Classictoulouse –
Rappelons que Pavel Steidl est né à Rakovnik (République tchèque) et a émigré aux Pays-Bas où il a créé son propre style essentiellement lié au répertoire du 19ème siècle. Ce soir-là, en la Chapelle des Carmélites, Pavel Steidl joue une belle guitare romantique aux sonorités à la fois profondes et très diverses.
C’est effectivement la diversité des touchers, la fantaisie, l’imagination sans limite de son jeu qui frappent tout au long de ses interventions qu’il annonce ou commente avec humour et finesse. Chaque interprétation possède son caractère propre. Dans les trois œuvres de Fernando Sor (1778-1839) qui ouvrent sa prestation, le guitariste met en évidence la grande élégance de l’écriture. Il aborde ensuite une sélection de pièces extraites des Bardenklänge, Op.13, d’un compositeur encore assez peu connu, Johann Kaspar Mertz (1806-1856), originaire du royaume d’Autriche-Hongrie. Tout en développant l’énergie active qui imprègne ces partitions, Pavel Steidl semble raconter une série d’histoires. Les expressions de son visage prolongent activement son jeu d’une virtuosité et d’une diversité sonore incroyables.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse