Thomas Dutronc a affiché complet, mercredi 30 avril, au casino Barrière, à Toulouse. Une affaire de transmission, visiblement, puisque l’essentiel de son public semblait avoir été aussi celui de ses parents. Les quelque 1200 spectateurs ont beaucoup aimé ces deux heures livrées en toute simplicité par un chanteur solaire et des musiciens tutoyant les étoiles.
C’est une tradition un peu provocatrice dont Thomas Dutronc ne s’est jamais départi : en milieu de concert, il débouche toujours une bouteille de vin qu’il partage avec ses copains musiciens. Mercredi 30 avril, au casino Barrière, à Toulouse, il s’agissait d’un marsannay, bourgogne rouge choisi par « le chef d’orchestre et chef sommelier » Eric Legnini, fidèle compagnon de route du chanteur depuis plusieurs années. D’autres sont là, eux aussi complices de longue date, de Thomas Dutronc : David Chiron (« connu sur les bancs de la fac »), guitariste et compositeur de la plupart des titres du nouvel album, « Il n’est jamais trop tard » ; Jérôme Ciosi, également guitariste, qui a assuré une première partie en solo, acoustique, jazzy et pleinement corse ; Rocky Gresset, guitariste encore, véritable génie de l’art manouche. Au total, ils sont sept sur scène à accompagner Thomas Dutronc pour un concert qui donne toute sa place à chacun, du batteur à la violoniste (la révélation Aurore Voilqué), grande bringue volcanique au lamé éclatant.

Aurore Voilqué, Thomas Dutronc, Julien Herné et Rocky Gresset. Photo JMLS
Le chanteur a décidé de découper son spectacle en trois parties. Il y a d’abord la découverte, dans un registre pop, du dernier disque, avec « des histoires d’amour et de rupture » et aussi de voyages comme « T’étais belle », « Larguer les amours », « L’horoscope » ou « Katmandu ». Puis, comme une parenthèse particulièrement émouvante, un hommage à Françoise Hardy (« Des ronds dans l’eau » dans une version magique avec le magnifique Eric Legnini au piano) et Jacques Dutronc (et son fameux « Gentleman cambrioleur », ici à la guitare acoustique). Le deuxième volet – après l’ouverture du pinard, donc – est consacré au répertoire manouche qui a fait le succès de Thomas Dutronc. C’est un régal de guitares, évidemment, et de joie partagée, notamment quand le groupe se lance dans une reprise énergique d’un classique de Django. La suite et la fin du concert se partagent entre rock (un « Aragon » furieusement électrifié) et humour (Thomas Dutronc hurle sa passion pour les frites, le steak et la saucisse sur un air proche de « L’été indien »). Rigolade garantie même si le désormais quinquagénaire Thomas a mis la pédale douce sur les vannes, privilégiant la simplicité du dispositif (pas le moindre écran – cela repose) et l’excellence musicale. Pour une soirée qui réconforte et ragaillardit.
Dernier album : « Il n’est jamais trop tard » (Barclay/Universal).