The Amateur, un film de James Hawes
Plus connu pour ses nombreuses séries, le réalisateur britannique James Hawes a signé aussi quelques longs métrages. Le dernier en date, The Amateur, nous confirme qu’il s’agit bien d’un cinéaste de grand talent.

Ramy Malek (Charles) – Crédit : 20th Century Studios
Le scénario est une adaptation d’un roman éponyme de l’écrivain américain Robert Littell, paru en 1981. Adaptation car l’histoire d’origine se déroule durant la Guerre froide. Le film de James Hawes l’actualise à notre temps. Il nous met en présence d’un petit couple tout à fait sympathique et normal. Sarah doit se rendre pour son travail à Londres, mais son époux, Charles, ne peut la suivre cette fois. Lui est cryptographe à la CIA. A ce titre, il est reconnu comme un expert et son badge lui donne accès à… tout ! Peu de temps après son arrivée dans la capitale britannique, Sarah est prise en otage lors d’une attaque terroriste. Elle y laissera la vie. Dans un premier temps totalement effondré, Charles transforme sa souffrance en une soif inextinguible de vengeance. Légitimement, il se retourne tout d’abord vers ses supérieurs, a priori bien placés pour mener cette enquête. Ceux-ci emploient une langue de bois qui lui déplaît fortement. Il leur demande alors de suivre un entrainement accéléré afin de se transformer en agent de terrain. Vu le gabarit peu imposant de ce petit bonhomme à lunettes, tout le monde rigole. On lui affecte le dénommé Handerson comme officier traitant. La traque informatique et physique peut commencer mais va aller bien plus loin que ce que les hauts gradés de la CIA pensaient innocemment. Car, en fait, l’attentat terroriste en question…
Sous le couvert d’un deuil impossible, le scénario nous montre un homme déterminé à mettre tout son génie informatique au service de sa vengeance. Nous le savons bien, aujourd’hui tout est tracé de par le monde. L’IA permet de suivre n’importe qui, n’importe où et presque n’importe quand. C’est ainsi. Charles, virtuose du clavier autant que du craquage des pires mots de passe, se lance dans une quête mondiale vertigineuse, pleine de rebondissements qui peuvent paraitre romanesques à ceux qui ignorent encore le terrible pouvoir des réseaux.
Ce film, au montage diabolique ne laissant aucun répit à notre attention, est clairement porté par Rami Malek, le terrifiant Safin du dernier James Bond (Mourir peut attendre – 2021). Il sait transformer avec un art très subtil de la nuance cet employé sans grand relief de la CIA en une bombe geek redoutablement efficace. Quelques scènes sont déjà devenues cultes, dont évidemment celle de la piscine. Mais chut !
Un vrai et excellent divertissement pour tout fan de film d’action, d’espionnage et, en creux, politique, mené par un héros pour le moins atypique.