Natacha (presque) hôtesse de l’air, un film de Noémie Saglio
Librement adapté de la bd du Belge François Walthéry, publiée en 1970, le dernier opus de Noémie Saglio laisse sans voix. Il nous met dans les pas d’une gamine, Natacha, qui, de toute petite, se rêve en hôtesse de l’air. L’âge venu, elle se présente à tous les examens pour intégrer ce qu’elle considère comme le sommet de ses ambitions professionnelles. Problème : elle est… trop grande !

Vincent Dedienne (Walter) et Camille Lou (Natacha) – Crédit : Julien Panié
Un concours de circonstance plus que romanesque, ou capillotracté, comme vous voulez, va la projeter sur un tarmac accueillant un ministre de la culture français, André Molrat (nous sommes en 1960, faites le compte), qui s’embarque avec tous les honneurs dus à son rang et rien moins que la Joconde dans ses bagages officiels. Au moment de grimper sur la passerelle, un hold-up à lieu et voici notre Mona Lisa partie dans une camionnette avec, à bord d’icelle, et bien malgré eux, Natacha et Walter, un steward pas très courageux. La suite nous amène en Italie où nous croisons une richissime collectionneuse, persuadée de détenir la vraie Joconde. Des mafieux guignolesques surarmés surveillent le tout. Il y a du rythme (parfois un peu mou du genou), du suspense (auquel on ne croit pas l‘ombre d’une seconde), une direction d’acteur simpliste (plus qu’approximative), un scénario sans rebondissements (heureusement…) et des comédiens qui en font (ou pas) des tonnes. Justement, les comédiens, que dire ? Camille Lou (Natacha explosive mais qui fait pschitt), Didier Bourdon (André Molrat, caricature de lui-même, ce qui n’est pas forcément un compliment), Vincent Dedienne (Walter en mode transparence totale, il va falloir que cet ancien pensionnaire de Quotidien se réveille un jour ou l’autre…), iI y a même Elsa Zylberstein, Fabrice Luchini et Isabelle Adjani, plus vamp que jamais.
Bref, au total, et malgré la charge gigantesque contre le machisme des années 60 (et suivantes), le compte n’y est pas. Nous ne sommes pas très loin de la saga des « Bidasses » tournée il y a 40 à 50 ans ! La comédie made in France dans ses abîmes.