Le cinéma japonais est désormais largement diffusé en France grâce au distributeur Art House. Nouvelle découverte de cette société aux choix très sûrs : « Le joueur de go », de Kazuya Shiraishi.
Le jeu de go vous paraît mystérieux avec son tablier, ses lignes quadrillées, ses points hoshi et ses ruses diaboliques ? Il le restera après la vision du film de Kazuya Shiraishi et c’est sans doute tant mieux. Car ce rituel oriental hyper codifié, à la manière de la cérémonie du thé, délivre une bonne partie de ses sortilèges même si l’on n’en comprend pas grand-chose. Faux dilettante, le samouraï Kakunoshin Yanagida en est un adepte aguerri, maniant les pierres rondes noires et blanches avec autant de justesse que le sabre, qu’il porte toujours à la ceinture. Cet homme au regard sombre a vu son destin bouleversé par deux fois. Il a quitté son clan après le suicide de sa femme, violée par un de ses condisciples. Et s’éloigne de la ville où il s’était réfugié avec sa fille adolescente après avoir été accusé de vol, forfait dont cet homme droit et incorruptible est incapable. Yanagida part en chasse contre celui qui a détruit sa vie, également joueur de go redoutable…

Au Japon, un monde de rituels. Photo GobanGiri
Reprenant des schémas bien connus, le film de Kazuya Shiraishi suit donc un vengeur solitaire confronté à un monde qui n’est pas le sien, pourri par l’argent, les enjeux de pouvoir et la prostitution. L’ouvrage est soigné, alternant scènes de jeu fascinantes, dialogues à fleuret moucheté et éclairs de violence rouge sang. Quant aux scènes de combat au sabre, parfaitement chorégraphiées, elles sont rares et d’autant plus impressionnantes. Après « La famille Asada », « Rendez-vous à Tokyo » ou « My sunshine », une nouvelle pépite venue du Japon découverte par le distributeur spécialisé Art House.
« Le joueur de go », de Kazuya Shiraishi, actuellement au cinéma.