Sa tournée en trio familial est triomphale. Elle fera étape à Toulouse deux soirs, les 29 et 30 mars, à la Halle aux Grains, à l’invitation d’Odyssud. Alain Souchon et ses fils Pierre et Charles y sont formidables de complicité tendre et rieuse.
Son dernier album, « Ames fifties », remonte déjà à la fin 2019. Sa sortie avait été suivie d’une tournée des Zénith chaotique, souffrant des fermetures de salles liées au Covid avant de se poser à Toulouse le 3 février 2022. Rien de tel avec le large tour de France opéré depuis l’an dernier par Alain Souchon et ses fils Pierre et Charles (dit Ours) : le succès est là, constant, impressionnant même, la fidélité des admirateurs du grand échalas étant sans faille. Ces concerts conçus en famille font le pari de la simplicité, papa Souchon étant accompagné au piano et aux guitares par ses rejetons déjà aux manettes des compositions pour la plupart des titres d’« Ames fifties ». L’avantage de la formule est de mettre en avant les mots si précis, graves et légers à la fois, du créateur de « Jamais content », « J’ai 10 ans », « La vie ne vaut rien », « Et si en plus y’a personne » et bien d’autres classiques. Et de donner une place prépondérante à la voix d’Alain Souchon, parfaitement rendue par une prise de son aux petits oignons.

Charles, Alain et Pierre Souchon. Photo Lisa Rose
Le chanteur commence nostalgique avec « Somerset Maugham » et « Ava Gardner ». Emporte la foule (sentimentale) avec « Rame », « Quand j’serai KO », « Poulailler song », « Les cadors » ou « L’amour à la machine ». Fait défiler quelques vidéos d’archive sur un grand écran : Jean-Pierre Léaud embrasse Dorothée dans « L’amour en fuite », de François Truffaut ; une interview tordante, lors de la foire d’Agen, nous ramène aussi aux années 1970, avec cet humour détaché qui était déjà la marque de fabrique d’Alain Souchon. Entre les chansons, il y a bien sûr les petites histoires rigolotes que l’artiste sait si bien raconter, épaulé ici par ses deux garçons au diapason. Il est question d’une chemise bleue achetée sur une aire d’autoroute (on ne révèle rien de la chute de l’anecdote) ; d’une première audition dans une maison de disque à la recherche d’un nouveau talent rock (à la guitare sèche, Souchon propose, tranquillou, de « S’asseoir par terre »)… Laurent Voulzy, l’ami de toujours, le compositeur de presque tous les tubes, n’est pas absent de la soirée grâce à un formidable duo (ou plutôt quatuor) vidéo virtuel sur « Karine Redinger ». Merveilleuse soirée que celle-ci, tendre, drôle et mélancolique, qui affichera logiquement complet, deux soirs d’affilée, dans l’écrin idéal de la Halle aux grains.
Alain Souchon accompagné par Ours et Pierre Souchon samedi 29 et dimanche 30 mars à 20 heures à la Halle aux grains. Complet (www.odyssud.com). Egalement en concert, avec Laurent Voulzy, lundi 28 juillet à 20h30 dans le magnifique théâtre de la Cité, à Carcassonne. Tarifs : 59 et 69 euros.