Concert à une cour européenne vers 1500.
Bor Zuljan propose dans son nouvel enregistrement un programme subtil et séduisant à la recherche de l’art orphique. A l’aide de cinq luths différents et dans certains duos avec la Viole à main de Monica Pustilnik il arrive à une variété de couleurs et de sonorités tout à fait sidérante. Cristallin, argentin, céleste, tellurique, chaud ou profond tout est possible au luth sous les doigts magiques de Bor Zuljan. Avec un naturel confondant le luthiste improvise et avec une extraordinaire fluidité nous emporte. Ce qui frappe c’est la facilité, la pureté des sons. Tout parait évident et la complexité de cette démarche, fort bien expliquée dans le livret, jamais ne se fait sentir. L’artiste au sommet de moyens considérable semble tout à son aise. Lorsqu’il chante, sa voix naturelle et belle, soyeuse ou dolente exprime toutes sortes d’émotions. Si l’idée d’un voyage musical à travers le temps et l’espace peut séduire intellectuellement, dans cet enregistrement ce rêve devient réalité. Nous voici assis dans une noble assemblée à déguster l’art d’un musicien de grand talent capable d’un d’enchantement total.
La prise de son est magnifique et permet de déguster chaque nuance et chaque différence d’attaque, les qualités des cordes en boyaux ou en métal. Le livret contient des informations passionnantes et une iconographie magnifique. La traduction des textes chantés est bien agréable.
Ce disque peut s’écouter pour le pur plaisir, et il est grand, comme pour approfondir ses connaissances sur le différents luths et la technique d’improvisation. C’est probablement l’enregistrement le plus personnel et le plus réussi du grand Bor Zuljan.