David Lelait-Helo publie Il était une femme étrange aux éditions Héloïse d’Ormesson. Un récit trouble, fascinant et à l’imaginaire foisonnant.
Une femme étendue, morte. D’une beauté étrange. Eusebio se tient face à elle. Emu et captivé, sans trop comprendre pourquoi. La femme semble cacher mille secrets et parmi eux celui qui déroute Eusebio. La femme dissimule un sexe d’homme. Il n’en faut pas plus à l’inconnu pour partir à la découverte de cette énigme étrange. Il en fera une obsession. Il veut tout savoir de cette dame magnétique : Maria Dolores Pinta de Les Aguas. Que faisait-elle dans ce village isolé ? Que sait-on de son passé ? Et pourquoi ce silence autour de sa personne ? Il faudra une vie entière à Eusebio pour retracer tout ce parcours de vie et, devenu vieil homme, le voilà racontant à Amapolas le fabuleux et tragique destin de Maria Dolores.
Vivre pour exister
Au départ, une jeune fille tombe amoureuse d’un bel étranger. De nombreuses promesses en déclarations d’amour, elle tombe enceinte alors que l’étranger a déjà repris le bateau pour de lointaines contrées. De lui, plus aucune nouvelle. Seul un ventre qui s’arrondit et le scandale à venir. Les parents donnent quelques richesses à leur fille et la mettent dehors. Tout, pourvu d’éviter la honte. L’éconduite se terre dans un village et donne naissance à des jumeaux. Une fille et un garçon. L’adoration pour la fille est soudaine tandis que le garçon est rejeté, reflet de l’amant détesté. Les années passent et le rejet augmente. Et, lorsque la fille meurt, l’humiliation pour celui qui reste dépasse tout. Sauf, si celui-ci orchestre une machination qui pourrait tout rétablir. Ou tout détruire.
Le texte de David Lelait-Helo prend des tournures de tragédie grecque avec des personnages jusqu’au-boutistes et passionnés. L’écriture vertigineuse déroule des scènes puissantes sans qu’on puisse s’interroger sur la logique des événements. Il crée son propre réalisme à partir d’épisodes construits dans le détail, mais aussi avec la retranscription minutieuse des émotions et des pulsions. Un style qui avait déjà conquis les lecteurs de Je suis la maman du bourreau et qu’il est très agréable de retrouver !
David Lelait-Helo, Il était une femme étrange, Héloïse d’Ormesson