Paul Monnier vient de recevoir le prix « Plume d’or », remis par l’Académie des livres de Toulouse. C’est son premier livre Mots enfouis qui lui vaut ce nouveau statut. Une fierté, message de résilience.
Paul Monnier n’en revient toujours pas. Son premier livre, Mots enfouis, lui vaut le prix Plume d’or de l’Académie des Livres de Toulouse. « C’est une reconnaissance, une valorisation de mon travail. Ce prix m’a convaincu que j’étais légitime en tant qu’auteur » confie-t-il avec émotion. Après avoir expérimenté avec la musique et les formats courts, l’écriture de ce livre a été, selon lui, « thérapeutique et douloureuse. » Ce prix représente aussi une consécration pour une œuvre atypique et hybride, qui mêle poésie, archives orales, chansons, et autobiographie. « Ils ne m’ont pas mis dans une case, et c’est ce qui m’a touché » ajoute-t-il.
Mots enfouis est bien plus qu’un livre, c’est une résilience. Le récit est entrelacé de musique, d’illustrations, et de souvenirs personnels. Le personnage principal, Félix, travaille sur une installation sonore à partir de témoignages recueillis dans des villages engloutis. Il fait écho aux propres questions d’identité et de transmission de l’auteur. « En écoutant les archives orales, j’ai réveillé une histoire que j’avais enfouie, celle de mes origines Pied-Noir » explique Paul Monnier. Le livre, véritable objet multimédia, intègre cinq QR codes qui permettent d’accéder à des chansons et clips issus du spectacle du même nom. Une manière de prolonger l’expérience et de donner vie aux mots.
L’ouvrage est aussi le résultat d’une collaboration en trio. Son ami, Jean-Pierre Mader, a été séduit par l’un de ses poèmes. « En cinq minutes, il en avait composé une chanson » se souvient-il. Il y a aussi Pascale de Rességuier, qui a conçu l’univers graphique de l’ouvrage. Une alliance qui reflète donc son goût pour les projets collectifs. Par ailleurs, son expérience dans la publicité et en tant qu’enseignant en communication sensorielle a nourri sa démarche. « Enseigner m’a appris l’écoute et l’importance de transmettre » confie-t-il. Il ajoute : « Les étudiants m’enseignent également. »
Derrière Mots enfouis, se cache une quête intime. « J’ai toujours porté cette histoire de l’Algérie, un pays que je n’ai jamais connu mais qui vit en moi comme un membre fantôme » partage-t-il. À travers le parcours de Félix, Paul Monnier explore l’exil, la mémoire, et la résilience. « L’exil oblige à se réinventer. Ces mots enfouis sont déterrés et ils libèrent. » Ce livre croise histoires personnelles et universelles. Il invite à transformer les blessures du passé en force créatrices.
Avec Mots enfouis, Paul Monnier s’impose comme un artiste complet. Une œuvre à découvrir, écouter, et ressentir.