Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.
Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly
Avec Un Américain à Paris et Tous en scène de Vincente Minnelli, Chantons sous la pluie représente la quintessence de la comédie musicale hollywoodienne et sans doute le plus grand classique du genre. Le film sorti en 1952, réalisé par Stanley Donen et Gene Kelly (ce dernier étant en charge des chorégraphies) évoque l’arrivée du parlant à Hollywood à travers la carrière du tandem d’acteurs Don Lockwood (Gene Kelly) et Lina Lamont (Jean Hagen), cette starlette étant une ravissante idiote à la voix de crécelle. Alors que leur nouveau long-métrage, un film de capé et d’épée sur fond de Révolution française, s’apprête à sortir sur les écrans, la production décide d’en livrer une version parlante avec une jeune comédienne, Kathy Selden, chargée de doubler secrètement aux yeux du public la star Lamont. Autre nouveauté : le film historique va se transformer en comédie musicale…
Gentille satire de l’industrie du spectacle à l’heure de l’irruption du cinéma parlant, Chantons sous la pluie se présente comme une mise en abîme à tiroirs mêlant romance, comédie et hommage au septième art sous la forme d’un musical enchanteur, euphorisant, jubilatoire.
Eloge de la légèreté
Si la chanson qui donne son titre au film, Singin’in the Rain, accompagne la séquence mythique où Gene Kelly bondit sous la pluie et danse sur les flaques (le genre de scène que l’on peut revoir cent fois sans se lasser), les autres numéros musicaux sont presque tous d’autres morceaux de bravoure. On songe bien sûr à « Brodway Melody », sorte de film dans le film de plus de dix minutes, où Kelly se retrouve face à la sublime Cyd Charisse pour ce qui est tout simplement l’un des plus beaux moments de l’histoire du cinéma.
Puissant antidote à la mélancolie, Chantons sous la pluie est un éloge de la légèreté et de la grâce défiant l’apesanteur, l’esprit de sérieux, les chagrins de l’existence. Si le cinéma ne devait servir qu’à cela, ce serait déjà beaucoup. On dit merci.
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