Jouez l’Accord Tannique !
Romain Danzanvilliers a fondé à Toulouse la société Accord Tannique après une carrière de dix ans à Paris en tant qu’agent artistique de grands musiciens. Passionné par le vin et la musique, il propose un concept original d’événements mêlant dégustation de bonnes bouteilles et écoute d’œuvres jouées en live par les artistes avec qui il collabore. Plaisir, émotion, connexion à tous nos sens sont au cœur de son projet. Rencontre avec un jeune homme enthousiaste qui veut faire entendre « la musique de la terre ».
Quels ont été votre formation et votre parcours professionnel avant la fondation d’Accord Tannique ?
Après un baccalauréat scientifique, j’ai commencé des études de lettres, hypokhâgne et khâgne, avec une spécificité B/L axée sur les sciences économiques et sociales. Ensuite, j’ai obtenu une équivalence pour entrer en L3 à l’École d’Économie à Toulouse, lorsqu’elle allait se rattacher à la Toulouse School of Economics, puis je suis parti en Norvège où j’ai passé une année à Oslo qui m’a énormément apporté. Quand je suis rentré en France, j’ai eu envie de faire autre chose que de l’économie et j’ai intégré un master 2 Administration des Activités Culturelles à l’université Toulouse Capitole. Ce fut une expérience enrichissante au sens où il y avait des profils très différents dans ma promotion et où j’ai pu y découvrir le milieu culturel.
Parmi les intervenants, il y avait Paul-Arnaud Péjouan, le cofondateur et codirecteur artistique de Piano aux Jacobins, et Anaïs Deloince-Papin qui travaillait avec lui. Ils m’avaient informé qu’ils comptaient recruter un stagiaire pour le festival en m’indiquant les détails du poste et le profil recherché. Bien que ne connaissant pas grand-chose à la musique classique à l’époque, je me suis dit que ce stage était pour moi et je suis allé leur proposer ma candidature, un peu au culot. Six mois plus tard, j’effectuais mon stage à Piano aux Jacobins et je découvrais un univers fascinant, des musiciens fantastiques, de grands anciens comme Menahem Pressler et Joaquin Achucarro ou de jeunes talents comme Beatrice Rana. J’ai pu aussi rencontrer des agents artistiques, notamment Diane du Saillant qui cherchait quelqu’un pour remplacer deux personnes sur le départ dans son agence. Je terminais mon stage à ce moment-là et je n’ai pas hésité bien longtemps avant de sauter sur l’occasion.
J’avoue que je suis parti à Paris sans trop savoir dans quoi je me lançais, n’ayant aucune connaissance de ce qu’était le métier d’agent. Ça a été le début d’une belle aventure, qui a duré dix ans au sein d’une équipe qui oeuvrait auprès de nombreux musiciens, des orchestres et des solistes très renommés comme les pianistes Denis Matsuev et Jean-Efflam Bavouzet, la chanteuse Barbara Hendricks, le pianiste de jazz Paul Lay, le duo Jatekok et bien d’autres encore. Il y avait aussi un petit jeune, Alexandre Kantorow, quelques années avant sa victoire au Concours Tchaïkovski qui en fera un pianiste mondialement connu. J’ai d’ailleurs travaillé avec lui et vécu à ses côtés les grandes émotions de la compétition, puis son fulgurant début de carrière. Quand je les ai connus à mon arrivée à l’agence, Paul Lay et Alexandre Kantorow étaient des artistes émergents que j’ai accompagnés avec mes collègues dans leur ascension vers la gloire, jusqu’aux scènes et festivals les plus prestigieux. Avoir participé à leur réussite est une grande satisfaction pour moi.
Très belle expérience dans le monde musical en effet, mais… et le vin dans tout ça ?
La vie fait parfois des détours inattendus, il y a des rendez-vous avec le destin… J’ai passé dix merveilleuses années à l’agence Diane du Saillant, et apporté ma pierre à l’organisation de milliers de concerts pour tous ces artistes formidables. Le rythme de travail y était évidemment très intense et il va s’en dire qu’il y avait du stress lié à ces tournées et aux enjeux afférents. À un moment donné, j’ai ressenti le besoin de faire une pause, j’avais envie de faire un pas de côté, et pourquoi pas donner une autre orientation à ma vie professionnelle. Mes collègues et les musiciens avec qui j’ai collaborés m’ont offert comme cadeau de départ une formation reconnue internationalement dans le domaine du vin, le Wine & Spirit Education Trust. J’étais déjà un amateur de vins mais pas un vrai connaisseur, ne sachant rien des cépages, des méthodes de vinification, aussi néophyte que lorsque je suis entré dans le milieu de la musique classique sans en avoir les codes. Le monde vinicole et viticole me paraissait alors lointain, plutôt hermétique, et très complexe vu de l’extérieur.
En suivant cette formation, j’ai découvert un nouvel univers qui m’a plu d’emblée, dont on ne fait jamais le tour avec ses milliers de cépages différents, ses terroirs, sa multitude d’approches… Plus j’avançais dedans, plus je voyais des similitudes avec le monde de la musique. Quand on me parlait de vignerons, de leurs manières de travailler, je les voyais comme des artistes qui composent leurs cuvées avec une extrême minutie, chacun avec sa touche personnelle. Un jour, j’ai lu une bande dessinée, Les Ignorants d’Étienne Davodeau, l’histoire autobiographique d’un dessinateur qui passe un an chez un grand vigneron de la Loire. Il a croisé dans son album l’univers de la vigne et celui de la bande dessinée. Cette croisée des arts m’a beaucoup parlé, a été très évocatrice pour moi. J’ai eu envie de faire la même chose avec le vin et la musique en mêlant les deux mondes, l’idée m’étant venue dès le début de la formation sans imaginer précisément comment j’allais procéder pour y parvenir.
Par la suite, je me suis beaucoup promené dans les vignobles de France où j’ai rencontré de nombreux vignerons. Je leur ai parlé de mon projet et des musiciens pour lesquels j’ai travaillé. Il y a eu notamment une discussion avec une œnologue qui m’a dit que « le vin, c’est la musique de la terre », formule que j’ai trouvée très juste. Je lui ai demandé comment je pouvais progresser dans le monde vinicole en supposant que, comme dans celui de la musique, il y avait de grands noms, des pointures qu’il fallait absolument connaître. Elle m’a répondu que la bonne chose à faire était de fréquenter des clubs de dégustation pour y rencontrer les meilleurs dans ce domaine. Il existe justement un club très réputé à Toulouse, In Vino Veritas, dont le président a été champion du monde de dégustation à l’aveugle et qui compte plusieurs champions de France dans ses rangs. C’est vraiment le très haut niveau dans le genre.
Et comment entre-t-on dans un tel club ?
Cette oenologue m’a présenté à Cécile Debroas-Castaigns, membre actif d’In Vino Veritas. Il se trouve qu’elle était ma formatrice du WSET. Quelle drôle de coïncidence ! Elle m’a invité à une première dégustation au club et le contact a été excellent avec tous les membres. Ils ont tout de suite été curieux de mon projet et séduits par les idées et l’enthousiasme du jeune passionné que j’étais. Personnellement, j’étais ébloui par leur savoir et leur capacité à reconnaître un cépage, une appellation et le nom d’un domaine viticole… en faisant simplement tourner le vin dans leur verre. Ces gens-là ont goûté des milliers de références et archivé des dizaines de milliers d’écrits sur des dégustations et des vignerons aujourd’hui disparus. Moi qui débutais, ils m’ont accueilli dans leur club en toute simplicité, me permettant de déguster des vins en leur compagnie une fois par semaine. C’est comme cela et au contact de vrais connaisseurs qu’on apprend, bien plus que dans le cadre d’une formation qui, aussi pointue soit-elle, reste malgré tout théorique et assez académique. Là, c’est de la pratique avec l’élite de la dégustation.
Certains membres du club ont dans leurs caves des vins d’exception, et ils transmettent leur savoir avec une générosité incroyable. La générosité est d’ailleurs un trait commun à la plupart des grands amateurs de vins. Ils ne comptent pas et n’ont qu’une envie, partager leur passion et leurs connaissances. De ce point de vue, celui de la passion et de l’envie de transmettre, je crois qu’ils m’ont immédiatement reconnu comme l’un des leurs. Au sein du milieu musical, il y a de nombreux artistes qui aiment le vin, sans avoir forcément un grand savoir en la matière. En revanche, ils ont cette curiosité, ce désir de découvrir. Si on leur fournit des explications, ils apprennent très vite et comprennent qu’il y a des paliers, des niveaux de complexité dans le vin comme dans la musique. Un vigneron essaie de transmettre une émotion en produisant un vin de la même façon qu’un compositeur en concevant une pièce musicale. Je suis convaincu de cette similitude, de cette véritable parenté entre les deux mondes.
C’est en partant de là que j’ai commencé à organiser de petites soirées privées de dégustation, accompagnées par des musiciens, ou à défaut par l’écoute d’œuvres diffusées dans des casques mis à la disposition des participants. Ainsi, j’ai pu tester la manière dont la musique peut influencer la dégustation d’un vin. Est-ce que telle œuvre, tel compositeur, va mieux avec tel vin ou tel autre ? J’ai fait mes premières expériences avec des proches, des amis, des personnes de ma connaissance, et je me suis rendu compte que ça fonctionnait, que l’intérêt était réel et que ce projet avait du sens et correspondait à une attente.
Pourquoi avoir créé ce projet à Toulouse, à ce moment de votre vie et de votre parcours professionnel ?
Je pense que dix ans à Paris, c’est bien. J’avais envie de revenir aux sources, aux racines que j’ai à Toulouse et dans la région. Mon grand-père habite à Vieille-Toulouse, j’ai des oncles, des tantes et des cousins ici, des amis que j’ai gardés de mes années étudiantes et je connais quelques musiciens toulousains. Je suis donc très attaché à cette ville et ce coin de France et j’ai aussi suivi mon cœur puisque ma compagne a quitté Paris pour continuer sa carrière professionnelle à Toulouse. Tout me poussait à laisser la Capitale pour venir dans la ville rose, d’autant plus que j’y ai trouvé le dernier niveau de la formation que j’ai suivie. Autre bonne raison pour m’installer ici, il y a plusieurs grandes régions viticoles à proximité. Le Languedoc est tout proche, ainsi que Gaillac, Cahors et Fronton, même Madiran, Jurançon, Bordeaux et Bergerac ne sont pas si loin. Être basé à Toulouse a un véritable intérêt « stratégique », et c’est là et nulle part ailleurs que j’ai envie de développer mon projet.
Quelle est précisément la formule qu’Accord Tannique propose à ses clients et en quoi consiste son originalité ?
La formule que je propose consiste en ce que j’appelle des « dégustations musicales » mais l’expression « concerts œnologiques » convient aussi, sachant qu’elle se présente sous plusieurs formes. Ce peut être une dégustation pendant laquelle un artiste, en live, magnifie les vins en les accordant à des œuvres musicales. Il existe les accords « fromage et vin », moi je propose des accords « musique et vin » de manière très subjective, ayant tout de même l’avantage d’assez bien m’y connaître dans les deux domaines pour les raisons que j’ai évoquées précédemment. Je me suis fait une culture musicale pendant dix ans dans mon ancien métier et concernant le vin, j’ai pu acquérir une certaine expertise grâce à ma formation et les soirées que j’ai passées au club In Vino Veritas. Je peux présenter des vins rares, des vins exceptionnels, autour de thématiques qui ont du sens et qui me permettent de créer des événements sur mesure en fonction des attentes et des moyens du client.
Récemment, j’ai organisé une Dégustation Musicale lors du festival Ré-Majeure sur l’île de Ré, où j’ai conçu spécialement une thématique dédiée à l’Océan Atlantique. J’y ai travaillé avec la violoniste Anna Göckel, qui se produisait dans cette manifestation, en lui expliquant au préalable quels vins j’allais proposer aux soixante personnes qui participaient à l’événement. Soixante est la limite que je me suis fixée personnellement parce qu’au-delà, il devient difficile d’assurer une dégustation qualitative. Je tiens à ce qu’il y ait des échanges entre l’organisateur et les participants, et entre les participants eux-mêmes. Pas question que ça se passe comme pendant un concert où tout le monde est assis et ne peut exprimer ses émotions. Il faut que ce soit participatif, que tous puissent partager ce qu’ils ressentent en ayant à l’esprit qu’il n’y a pas d’erreurs, pas de bêtises. Lorsqu’on sent quelque chose en dégustant un vin, on peut le dire sans crainte ou le noter pour en discuter ensemble ensuite. Le vin est un produit très complexe, qui peut générer toute une gamme d’émotions gustatives ou olfactives, dégager des arômes parfois insolites que les gens n’osent pas toujours formuler de peur d’avoir l’air ridicules.
Dans ces soirées, j’insiste énormément sur les sens en expliquant au début les bases de la dégustation. Nous aimons tous le vin mais nous ne connaissons pas toujours les principes à respecter pour le déguster dans les meilleures conditions. L’idée n’est évidemment pas de finir la soirée ivre, les doses que l’on boit sont minimes, mais il y a matière à se faire plaisir. Une dégustation est une sorte de rituel que l’on commence par l’examen visuel du vin. La vue est le premier sens concerné, on observe donc d’abord la robe. Après ce premier aspect visuel, il y a l’examen olfactif, gustatif, auquel s’ajoute l’aspect auditif, l’ouïe n’étant pas utilisée habituellement dans les dégustations ! C’est une expérience multisensorielle : on regarde le vin… ou pas, parce que ça peut être à l’aveugle, en portant un masque. Privés de la vue, les gens sont un peu perdus, ils ne savent pas s’ils boivent un vin rouge ou un vin blanc par exemple. Dès qu’on enlève un sens à la personne qui déguste un vin, elle perd quelque chose mais elle profite aussi d’autres sensations en se concentrant sur ceux qui lui restent, l’odorat, le goût, l’ouïe…
Je précise qu’on se donne du temps pour réaliser toutes les phases d’une dégustation. Je veux que ces soirées soient un peu hors du monde et d’une époque où il faut toujours aller très vite. Il est indispensable de prendre son temps pour jouir du côté sensoriel de ce moment mais aussi du côté ludique lié à la satisfaction de mettre un nom sur des saveurs, des odeurs, etc. C’est également une manière de voyager à travers tous nos merveilleux terroirs, de les comprendre en découvrant le savoir-faire extraordinaire de ces authentiques artistes que sont les vignerons.
Je suppose que tout ça se passe dans un cadre adapté, qui apporte un supplément d’âme à une dégustation ?
Cela se passe en général dans un bel endroit mais ça peut aussi avoir lieu dans un appartement permettant d’accueillir agréablement quinze ou vingt personnes. Je le redis, l’aspect visuel est important et il faut se mettre en situation pour déguster de bons vins. Lorsque la dégustation se déroule dans un chai, on est au cœur du sujet mais c’est la même chose dans un château ou dans la jolie demeure d’un particulier. Il est clair que le cadre dans lequel on déguste un vin joue sur le plaisir que l’on prend et donne une autre dimension au rituel que cela représente. Le format dégustation est destiné à des soirées privées jusqu’à vingt personnes. Le format concert privé correspond plutôt à des soirées de vingt à soixante personnes où la musique prime en écoutant un artiste qui a lui aussi une histoire à raconter. Je construis avec le musicien le programme qu’il va jouer, il le connaît donc à l’avance.
Par contre, s’il s’agit d’un jazzman comme Paul Lay, je lui fais goûter les vins auparavant et il improvise dessus pendant la dégustation. On peut dire qu’il « interprète » vraiment le vin à partir des indications que je lui donne au préalable du type « vin plutôt tendu, vif, à l’acidité tranchante, une persistance en bouche », etc. Toute cette préparation en amont de l’événement, je la fais en fournissant à l’artiste des clés de lecture, une grille sur laquelle il peut improviser ou bâtir son programme. C’est un travail rigoureux et indispensable pour déterminer le répertoire qui correspond le mieux aux vins dégustés lors de la soirée. Je prends souvent l’exemple des vins issus des terroirs proches de la mer. Lorsqu’on les goûte, on sent ce côté iodé, salin, une minéralité propre entre autres aux grands sauvignons de Loire. Cette minéralité, je la retrouve en musique dans les pièces composées par Debussy et Ravel. Dans un autre registre, Bach a quelque chose d’intemporel, d’éternellement moderne que l’on peut rapprocher de certains vieux vins qui donnent pourtant l’impression d’être tout jeunes, par leur fraîcheur et leur énergie, lorsqu’on les a en bouche.
Quels sont les artistes avec lesquels vous travaillez pour vos événements Accord Tannique ?
Quand j’ai quitté l’agence, je suis parti en très bons termes non seulement avec Diane du Saillant et son équipe mais aussi avec tous les artistes que j’ai côtoyés et assistés pendant dix ans. Il y a une sorte de lien familial qui s’est tissé avec ces musiciens et je suis resté très proche de chacun d’entre eux. Ayant fondé ma propre société, je peux maintenant travailler avec qui je veux pour mon nouveau projet. Parmi les artistes qui accompagnent Accord Tannique, il y a donc Alexandre Kantorow, Paul Lay, le duo Jatekok, tous pianistes, le chanteur Paul Smith, fondateur de l’ensemble VOCES8, et sa compagne Daniela Mars qui joue de cet instrument étonnant et imposant, la flûte basse. Il y a également le violoniste Éric Crambes, ancien musicien de l’Orchestre national du Capitole et passionné de vins, fondateur d’un festival où produits viticoles et musique sont associés. Je tiens d’ailleurs à préciser que je ne suis pas le créateur de ce concept, musique et vin faisant bon ménage depuis longtemps. J’ai fait aussi la connaissance du luthiste Thomas Dunford, un grand épicurien, qui a tout de suite adoré cette idée de mêler la musique et le vin. Je suis très heureux de pouvoir collaborer avec lui et je suis certain que je vais rencontrer d’autres artistes qui seront séduits par ce mariage !
D’autre part, je crois fermement qu’il y a de jolies choses à faire à Toulouse avec les forces vives issues de la formation musicale locale. J’espère collaborer dans un avenir proche avec des musiciens toulousains comme Thibaut Garcia. Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger sur les vins espagnols et italiens, ou même chiliens et argentins, auxquels le répertoire de la guitare se prêterait très bien. J’ai l’espoir qu’un projet commun pourra voir le jour bientôt, il y a de belles choses à faire ! Il m’arrive également de monter des événements dans le cadre de festivals comme celui de l’Île de Ré avec les artistes invités dans la programmation, en l’occurrence Anna Göckel. Je suis ouvert à la rencontre avec les musiciens que l’on me présente ou qui se manifestent parce qu’intéressés par le concept que je propose. La liberté est totale en ce qui me concerne. Entre passionnés, on se reconnaît toujours, le courant passe naturellement. Si l’on devait résumer, la formule Accord Tannique est très souple et flexible. Je peux collaborer avec de nombreux artistes, mais aussi travailler avec ceux déjà programmés dans les lieux où j’opère.
Pour terminer, à quelle clientèle s’adresse prioritairement Accord Tannique ?
Lorsqu’on crée sa société, il est indispensable de faire une étude de marché, entre autres pour cibler ses clients potentiels et regarder ce qui existe dans le domaine où l’on se lance, quels sont les concurrents déjà présents. Pour ma part, je propose plutôt des événements hauts de gamme, assez prestigieux, qui s’adressent donc en priorité à des propriétaires de châteaux, aux grands domaines viticoles, aux particuliers fortunés, aux dirigeants et comités d’entreprises, aux fondations, aux hôtels de luxe, aux grands restaurants, aux structures culturelles (festivals, saisons de concerts) et aux clubs de mécènes. Je leur offre la possibilité d’entendre des artistes d’exception en dégustant des vins qui pour certains peuvent paraître inaccessibles.
Je ne me limite cependant pas à ce positionnement haut de gamme et peux aussi ajuster mes propositions lorsque je rencontre des propriétaires de domaines plus modestes, chez qui je sens une curiosité, un vrai intérêt pour la musique, une envie de mettre en avant une nouvelle cuvée, mais n’ayant pas les moyens financiers d’un grand producteur viticole. Je fonctionne beaucoup à la rencontre humaine et mes tarifs sont adaptables en proposant toujours de très bons musiciens, moins renommés que ceux cités précédemment, et qui demandent donc des cachets moins élevés. Les événements Accord Tannique sont originaux par leur concept mais consistent avant tout en des moments de partage entre bons vivants, entre épicuriens appréciant les bonnes et les belles choses de la vie que sont le vin et l’art. Je touche à la fois les amateurs de musique et les amateurs de vins : lorsqu’on est l’un, on est souvent l’autre…
Entretien réalisé par Éric Duprix
Accord Tannique
Téléphone : 06 59 92 90 80
Mail : accord.tannique@gmail.com
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