The Substance, un film de Coralie Fargeat
Le second long métrage de la réalisatrice française Coralie Fargeat n’est pas spécialement réservé aux âmes sensibles. Il est d’ailleurs interdit aux moins de 12 ans et franchement peu recommandé à celles et ceux dont la seule vue du sang ou d’une seringue ferait tourner de l’œil. A bon entendeur…
Auteur également du scénario, Coralie Fargeat nous plonge directement dans l’une de ces émissions de tv américaine faisant l’apologie d’un corps bien fait au travers d’exercices physiques démontrés par de superbes créatures en maillot une pièce très peu discret. Elisabeth est l’égérie de cette émission que gère d’une main de fer Harvey. Mais voilà, le temps passe et Harvey fait part de son souhait à un des actionnaires de la chaîne diffusant l’émission de se séparer d’Elisabeth pour la remplacer par une » jeunesse ». Involontairement, Elisabeth entend la conversation. Au cours d’une consultation médicale, Elisabeth est approchée par un infirmer. Il lui remet l’adresse et le code d’une mystérieuse boîte aux lettres. Sans trop savoir à quoi elle s’expose, Elisabeth se rend à cette « invitation ». Elle y découvre tout un matériel composé de seringues et de produits. Et surtout du mode d’emploi : Vous activez une seule fois, vous utilisez chaque jour, vous permutez tous les sept jours sans exception. La promesse de ce traitement est le graal après lequel Elisabeth court depuis quelque temps : la jeunesse éternelle du bon vieux docteur Faust. Elle ne va pas beaucoup hésiter… L’injection préliminaire voit Sue, un alien magnifique, s’extirper du corps d’Elisabeth. Cette dernière fait son apparition dans l’émission télévisée et remplace Elisabeth. La suite va se compliquer car tout cela serait trop beau si les consignes étaient suivies à la lettre. Ce qui ne sera pas le cas bien sûr. A partir de ce moment il faut vraiment avoir le cœur et l’estomac bien accrochés !
Si le geste cinématographique n’est pas des plus originaux, navigant entre horreur, gore, épouvante et… humour, avec des plans inutilement redondants, il en va autrement des sillons creusés par le scénario. Féministe dans l’âme, militante aussi, la réalisatrice flingue sans hésiter ces émissions de télévision prônant la beauté à tous prix avec une vulgarité assumée. Elle souligne aussi au passage son souhait de sortir la femme des contraintes et des codes dans lesquels des millénaires masculinistes les ont enfermées.
Demi Moore (Elisabeth), Margaret Qualley (Sue) et Dennis Quaid (Harvey) sont les acteurs de ce portrait de Dorian Gray redessiné par une réalisatrice que rien ne fait vraiment reculer…
Amateurs du genre, précipitez-vous. Les autres, réfléchissez bien avant !