Coup de génie en effet et ce, à double-titre.
À commencer par son compositeur, Verdi, qui frappe fort avec ce troisième opéra qui prend naissance en un moment si douloureux de sa propre vie. Vous pouvez retrouver tout cela dans mon article d’annonce paru avant les huit représentations prévues qui sont devenues neuf avec plus de neuf mille spectateurs au bilan, du sol au plafond.
Coup de génie évidemment de l’Opéra national du Capitole de Toulouse et de son Directeur artistique Christophe Ghristi qui fait de son ouverture de saison un triomphe total. Mais cela devient une habitude.
Coup de génie de confier l’ouvrage à Stefano Poda qui en a fait un spectacle “scotchant“ de la première note à la dernière. Il faut être de bien mauvaise foi pour ne pas comprendre que, tout ce que règle le metteur en scène participe de la mise en scène et de la direction d’acteurs, à savoir, les décors, les costumes, les jeux de lumières, la chorégraphie des danseurs présents, le déplacement de la cinquantaine de choristes et surtout une scénographie qui permet de donner Nabucco dans une très grande fluidité avec un seul bref précipité et un seul entracte. Il faut le faire ! Un spectacle total qui plus est permet d’apprécier musique et chant.
Là aussi, coup de génie avec un jeune chef, Giacomo Sagripanti, qui respire Verdi, a fait sien cette partition dès les premières notes de la Sinfonia et a mené son orchestre, ses solistes, les choristes, les chanteurs jusqu’au triomphe pour tous. Et son assistant pour la neuvième, Alfonso Todisco, a fait de même malgré le stress du challenge, on s’en doute. Gabriel Bourgoin, chef du chœur, se doit d’endosser un succès personnel.
On ne va pas répéter ici ce qui a fait l’objet de mon premier compte-rendu mais, tout de même, grand merci au responsable du plateau de nous avoir embarqués avec des prises de rôle confondantes comme deux Nabucco dignes des plus grandes scènes lyriques, Gezim Myshketa et Aleksei Isaev, deux Abigaille qui ont affronté un des rôles de soprano les plus destructeurs – eh oui, pour celles et ceux qui s’étonnent de certains suraigus ! Verdi les a écrits, donc il faut les donner, merci à Yolanda Auyanet et Catherine Hunold, et enfin deux Zaccaria, deux magnifiques basses, Nicolas Courjal et une heureuse surprise avec Sulkhan Jaiani.
On ne peut pas ne pas ajouter aux grands rôles de l’ouvrage, Ismaël et Fénena, soit Jean-François Borras, ténor fortement apprécié ici même et, qui a fini en apothéose, Irina Sherazadishvili.
Quant à Blaise Malaba, Cristina Giannelli et Emmanuel Hasler, ils ont participé à leur mesure au triomphe total.
Le succès est si grand que vous pouvez même retrouver sur le site Opéra………toutes les photos officielles du photographe officiel Magliocca
Nabucco reviendra au Capitole, mais il faudra attendre un peu !!! 2030 ??