Soyez rassurés, nos musiciens des Clefs de Saint-Pierre ne partent pas trop loin. Ils boudent leur lieu d’attache pour deux concerts « hors les murs », l’un à la Chapelle des Carmélites. C’est pour le lundi 23 septembre, attention, à 19h 30. L’autre est pour le dimanche 6 octobre à 11h à la salle Altigone à Saint-Orens de Gameville.
Pour ce qu’il en est du concert à la Chapelle, ils sont quatre réunis, les violons de Vitaly Rasskazov et Alexandre Dalbigot, l’alto de Laura Ensminger et le violoncelle de Benoît Chapeaux. À leur programme pour environ une heure de musique :
De Franz Schubert, le Quatuor n° 12 « Quartettsatz » en ut mineur D. 703
De Ludwig van Beethoven, la Grande Fugue en si bémol majeur op. 133
De Felix Mendelssohn, le Quatuor en ré majeur op. 44 n° 1
Quelques mots sur les pièces interprétées :
Concernant le Quatuor n°12, il est la troisième œuvre inachevée de ce mois de décembre 1820, une période bien morose pour le compositeur qui voit ses tentatives vers l’écriture pour un opéra vouées à l’échec, ne semblant guère passionner les éditeurs et, si on rajoute ses déconvenues sur le plan sentimental où il voit sa “promise“, si l’on peut dire, Thérèse Grob, convoler avec un jeune homme plus apte à créer un foyer. Il aborde donc la composition d’un quatuor à cordes, son douzième (sur quinze). Il en écrit le premier mouvement, un allegro assai en ut mineur et commence le deuxième – andante qu’il ne terminera pas. Et c’est ainsi que naît le Quartettsatz, le Mouvement de quatuor, tout à fait passionnant, « une sorte d’explosion révélatrice de son tragique propre. » Un tragique qui est partout. On a écrit : « Cette confession subjective, où le moi schubertien envahit la musique, parce qu’elle est faite avec autant d’innocence et de vérité que de conviction, appartient véritablement à l’esprit du romantisme. »
Quant à la Grande Fugue, elle constitue le “17è Quatuor“, terminée en 1825 pour servir de couronnement gigantesque du Treizième quatuor, exécutée de la sorte puis séparée. Sur 17 minutes, elle peut être considérée comme une fugue à deux sujets et à variations, ce qui éclaire une structure disons fort complexe !! soit : Ouverture (allegro) puis Première fugue, fortissimo puis Seconde fugue (Meno mosso e moderato). Développement des deux fugues et enfin développement sur la seconde fugue.
Quant à la pièce de Mendelssohn, l’enfant prodige surdoué, elle fait partie des Trois Quatuors op. 44, composés dans une période faste pour le musicien qui est en pleine félicité conjugale et accueilli avec enthousiasme aussi bien lors de ses prestations en tant que chef d’orchestre que pour ses propres compositions et, ce qui facilite pas de choses, bien éloigné des soucis de fin de mois d’un certain Franz Schubert. On peut préciser que ce n° 1 fut plutôt le dernier terminé des trois, et aussitôt créé au Gewandhaus de Leipzig début février 1839. Il est en quatre mouvements sur environ 23 minutes soit Molto Allegro Vivace puis Menuetto : Un poco allegretto suivi de Andante espressivo ma con moto pour clore sur un Presto con brio.
À la salle Altigone, ils ne seront que trois mais le niveau sonore, de musique toujours, sera de quelques décibels plus élevés. Nous retrouvons en effet le Trio LUPILO avec au cor François Lugue, au tuba Sylvain Picard et au vibraphone et piano Jean-Sébastien Borsarello. Le programme est une rareté, assurément. En voici le détail :
- Barbara York : Suite pour cor, tuba et piano “Dancing with myself”
- Louis Babin : Suite du Coronavirus pour tuba seul
- Leone Sinigaglia : Lied n° 1 op.28 pour cor et piano
- Ralph Vaughan Williams : English folksongs pour tuba et piano
- Roger Steptoe : Dourando as trevas, Illumination de l’obscur pour cor, tuba et vibraphone
- Elizabeth Raul : Color Code pour cor, tuba et piano
Vous l’avez deviné, le titre des morceaux choisis résume l’explication pour chacun !!