La liste est longue des mots se terminant par le suffixe –isme à connotation fréquemment dramatique voire sanglante dès lors qu’il s’applique à une doctrine, un dogme ou une idéologie religieuse, politique ou scientifique, l’actualité nous ramenant d’ailleurs inlassablement à cette souvent tragique réalité. Le lien est ainsi rapidement établi entre les termes nous occupant dans cet article, quand à l’évidence victimes et bourreaux jalonnent l’histoire depuis la nuit des temps et que les chasses aux sorcières se succèdent, en l’occurrence ici à des siècles de distance.
Vue du château de Montségur (Ariège) : vrai château royal, faux château cathare.
Ainsi la “ peur rouge” états-unienne entre 1950 et 1954 dont la traque d’une idéologie a fait d’innombrables victimes parmi d’éminentes personnalités telles Brecht, Chaplin, Losey, Oppenheimer ou encore Welles, a perpétué la violente répression exercée par les tribunaux de l’inquisition entre les 10ème et 15ème siècles à l’encontre des “bons hommes et bonnes femmes” considérés comme hérétiques pour avoir rejeté entre autres l’opulente richesse de l’église catholique avec ses dérives et tenté d’adopter en tant que seuls vrais disciples des apôtres à leurs yeux, le modèle de vie des 1ères communautés chrétiennes. Il convient cependant de souligner que cette inquisition a sévi après bien d’autres séquences; ainsi, suite aux tentatives infructueuses de conversion par la prédication, c’est bien l’assassinat de Pierre de Castelnau, envoyé du Pape, imputé à Raymond VI Comte de Toulouse, après leur entrevue, qui a déclenché l’année suivante en 1209 la croisade contre les albigeois menée par Simon de Montfort.
Simon de Montfort, François Louis Dejuinne (1786-1844) Huile sur toile. 1834. Dépôt du Musée national du Château de Versailles au Musée Clément Ader (Muret, Haute-Garonne).
“Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!” voilà ce qu’aurait clamé Arnaud Amaury, légat du Pape Innocent III lors du massacre des habitants de Béziers, 1ère étape répressive de cette croisade, bras armé séculier de fait ,comme souvent et inversement, au service de l’église de Rome, du religieux de manière générale; en effet fanatisme religieux et idéologie politique se rejoignent manifestement afin de préserver leurs intérêts; l’exemple nous est donné ici à Toulouse car il mêle guerre de religion et conflit politique, les richesses du Midi de la France attirant les convoitises du Roi Louis VIII ;c’est lui qui va contraindre Raymond VII , Comte de Toulouse, excommunié et affaibli, à la reddition en 1229, ce qui signifie ipso facto que ses terres deviennent possessions de la Couronne de France.
L’Agitateur du Languedoc, par Jean-Paul Laurens. Huile sur toile. 1887. Conservé au Musée des Augustins (Toulouse).
Mais comment vivre plus intensément et précisément cette période trouble sinon en retenant les dates de ces expositions, journées durant lesquelles le catharisme toulousain se déclinera en plusieurs versions : -L’expo. “Cathares. Toulouse dans la croisade(1209-1229)” au musée st Raymond;- les visites commentées du même musée ainsi que du Couvent des Jacobins; -la visite du château des Comtes de Toulouse s’imposera d’elle-même tout comme de nombreuses autres
thématiques propres à la vie à Toulouse en ces années-là ?
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