Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.
Psychose d’Alfred Hitchcock
Depuis Psychose, on ne peut plus voir une douche au cinéma de la même façon. Cette scène – chef-d’œuvre dans le chef-d’œuvre (tournage de sept jours pour quarante-cinq secondes de film) – n’a pas fini d’être étudiée, décortiquée, copiée, en raison de son génie du montage, de ses ellipses, de l’utilisation de la musique. La musique, justement, parlons-en. Le grand Bernard Herrmann a signé là l’une des compositions les plus inoubliables du septième art. Par ailleurs, que d’audaces et d’innovations devant la caméra d’Hitchcock qui se permet notamment le luxe de faire disparaître la star (Janet Leigh) au bout de trente minutes.
Psychose débute pourtant comme un banal film noir : une secrétaire dérobe 40 000 dollars à son patron et s’enfuit en voiture, pensant refaire sa vie avec son amant en proie à des problèmes d’argent. Lors de sa fuite, elle trouve refuge un soir d’orage dans un motel isolé tenu par un jeune homme timide. Ce dernier, Norman Bates, que l’on devine sous l’emprise de sa mère, malade et recluse dans le motel, offre à la jeune femme de partager son dîner…
Slasher movie
Du motel gothique (inspiré entre autres d’une toile d’Edward Hopper) à son retournement final (on ne disait pas encore « switch ») en passant donc par la musique ou la scène de la douche, sans oublier le générique de Saul Bass et bien sûr le personnage de Norman Bates qui fit d’Anthony Perkins une star ; tout est culte dans Psychose, magnifiquement photographié en noir et blanc après les flamboyants festivals de couleurs de Sueurs froides (1958) et de La Mort aux trousses (1959).
Sur fond de voyeurisme et de nécrophilie, Hitchcock invente le « slasher movie ». Psychose a généré trois suites, un téléfilm, un remake inutile de Gus van Sant, une série télévisée (Bates Motel), des copies. Comme souvent, rien ne vaut l’original, l’un des sommets du film horrifique.
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