La galerie du château d’eau fait peau neuve avec deux nouvelles expos : « Us » par Arno Brignon et « Rien à perdre » signé Philémon Barbier.
La galerie du château d’eau accueille deux nouvelles expos depuis le 24 janvier. Les amateurs d’art pourront y retrouver l’œuvre de nouveaux artistes photographe jusqu’au mois d’avril.
« Un voyage photographique » avec Arno Brignon
L’histoire de l’exposition « Us », c’est l’histoire d’un voyage. Celui du toulousain Arno Brignon et de sa famille, aux États-Unis. Un voyage aux allures de grand jeu puisque l’artiste ne s’est rendu que dans des villes américaines portant les noms de capitales européennes. Paris au Texas, Rome dans l’état de New York ou encore London dans l’Ohio. Ce parcours renvoie dans un premier temps au colonialisme européen :
« Un road trip symbolique pour parler de cette société au parfum post-démocratique, à ce moment où populisme et technocratie semblent s’affronter un peu partout en Occident. Regarder ce pays, né des colons venus d’Europe qui en ont chassé les autochtones, c’est nous regarder aussi, tant nos liens sont forts, et tant nos états sont unis pour le pire et le meilleur. »
Mais également un clin d’œil à des icônes artistiques:
« Dans cette route il y a forcément aussi un peu d’une obédience à Robert Frank, Jack London, ou Wim Wenders, mais au-delà de l’initiatique il y a une volonté de raconter ce pays avec le prisme des réminiscences de mon histoire personnelle, la question de l’absence en suspens. »
De ce voyage à deux vitesses, il reste 60 clichés dans la galerie du château d’eau, en couleur et à l’argentique.
Une analyse sociologique à travers l’expo de Philémon Barbier
Philémon Barbier s’attaque à la thématique du rap à travers la photographie dans « Rien à perdre ». Au cœur de son expo, les questions de la masculinité et de la sensibilité chez les jeunes des milieux populaires, public majeur de ce style musical. Selon l’Insee, les 10,6 % de jeunes n’étant ni en études, ni en formation ont davantage de chance de se tourner vers le rap, qui devient une possibilité de se construire un avenir. Le photojournaliste a décidé de cibler la jeune scène rap toulousaine, pour ce qu’on pourrait qualifier de photoreportage. Il tord le cou aux clichés sur le rap dans une ambiance street, nocturne et intimiste.