Cécile Coulon publie La langue des choses cachées aux éditions de l’Iconoclaste. Un récit bref mais puissant dévoilant les maux de l’intime.
Mère et fils vivent en huis clos depuis toujours. La mère possède un don miraculeux. Elle soigne, répare et entend les souffrances. Lorsqu’on l’appelle à l’aide, elle débarque. Elle réussit là où docteurs et autres spécialistes échouent. Tous la connaissent mais personne ne sait rien d’elle. Elle est taiseuse et disparaît sitôt le jour levé. Vieillissante, elle transmet le savoir à son fils. Il doit apprendre et préserver l’héritage ancien. Aussi, lorsque la mère est à nouveau appelée, le fils y va à sa place. Il ne se doute pas encore de tout ce qui lui sera révélé.
Le silence des lieux
Après une très longue journée de marche entre des vallées désertes, le fils arrive au lieu-dit. Un hameau isolé, silencieux, presque inquiétant. Un prêtre vient à sa rencontre, étonnée de l’absence de la mère. Le jeune homme porte de nombreuses caractéristiques de la mère donc le prêtre ne fait aucun commentaire et l’emmène dans une étrange maison. Le fils perçoit d’emblée la douleur contenue dans ces murs, pire la violence et la fureur. Il est le seul à entendre cela. L’homme qui y réside seul avec son fils semble une brute. Qu’importe, le fils est là pour apposer ses gestes sur l’enfant malade et le soigner.
Au-delà de la mission pour laquelle le fils se trouve dans ce hameau sordide, il va se laisser entraîner dans un autre récit noir. Il suffira d’une seule nuit pour explorer le passé de sa mère, mais aussi pour comprendre la cruauté des lieux et des hommes.
Cécile Coulon crée une atmosphère glaçante bien que virevoltante. La lecture en devient totalement mystérieuse voire hypnotique. Cela est rendu possible par une écriture frontale tout en restant poétique. On reconnaît bien là le style de Cécile Coulon qui, au fil des ans, séduit un public de plus en plus grand. Ce dernier opus confirme combien les lecteurs ont raison.
Cécile Coulon, La langue des choses cachées, Iconoclaste, 144 p.