Charline Effah publie Les femmes de Bidibidi aux Editions Emmanuelle Collas. Un récit de résilience profondément bouleversant.
Minga vit à Paris avec ses parents. Une vie souvent morose à cause de la violence du père. Minga souffre de voir sa mère battue et humiliée. Elle a peur de la perdre. Et cela se produira un soir où la violence deviendra insupportable. Minga ramasse sa mère au sol, elle lui dit qu’elle doit partir et se protéger. Elle l’aide à réunir quelques affaires avant le retour du paternel. La fillette lui donne les quelques économies qu’elle a gardées. Désemparées, elles se séparent dans le chaos sans savoir si elles se reverront un jour. Le père sombre à son tour dans le désespoir, il veut que sa femme revienne, tout en la maudissant d’être partie. Minga essaie de grandir avec le spectre de ses deux parents qui l’ont abandonnée.
Retrouver la mère
Minga est devenue adulte. Le père meurt et la mère reste introuvable. Pourtant, en vidant l’appartement familial, Minga trouve un tas de lettres qui lui étaient destinées. Celles de sa mère. Celles que son père ne lui avait jamais montrées. Le choc. Minga réalise que sa mère ne l’a jamais oubliée. Elle découvre aussi que sa mère, Joséphine Meyer, travaillait dans un ONG à Bidibidi. Elle aidait des réfugiés. Enfin, dans une autre lettre de l’ONG, Minga apprend que sa mère est morte. On ne lui explique pas comment. Cette fois-ci, Minga ira chercher la vérité là où elle se trouve.
La deuxième partie du roman se déroule donc à Bidibidi, le camp de réfugiés où travaillait Joséphine. Et ce sont de multiples histoires qui viennent croiser celle de la mère. L’histoire de Moïse et Véronika, chef du village 10. L’histoire aussi de Jane et de la mystérieuse Rose. Peu à peu Minga va comprendre les souffrances et les secrets qui lient toutes ces personnes.
Charline Effah raconte avec talent et justesse la souffrance des corps et des âmes. Elle s’immisce pudiquement dans les histoires personnelles mais raconte aussi le récit de guerre qui foudroie et détruit tout sur son passage, à commencer par le corps des femmes. Toutefois, l’auteur met également en avant la volonté de ces femmes comme un message d’espoir, de résilience et de réparation.
Charline Effah, Les femmes de Bidibidi, Emmanuelle Collas.