Vincent doit mourir, un film de Stéphan Castang
Si l’on en croit les sorties récentes de films comme Acide de Just Philippot et Le Règne animal de Thomas Cailley, le fantastique est à nouveau à l’honneur dans le 7e art hexagonal. Le premier long de Stéphan Castang s’inscrit dans ce genre flirtant ici avec l’univers des zombies. Il nous met dans les pas de Vincent, la quarantaine, célibataire et un brin enrobé. Un homme le plus banal du monde. Il travaille à Lyon, mais ce pourrait être n’importe où ailleurs, dans une agence de publicité. Au cours d’une réunion, le nouveau stagiaire tente tout à coup de l’assommer avec son ordinateur portable. Simple incident, à vrai dire peu explicable toute de même ? Non ! Assez rapidement, Vincent est agressé par d’autres personnes. Jusqu’à des enfants ! La vie devient pour lui impossible. N’osant plus sortir, il se ravitaille en voiture. C’est là qu’Il rencontre Margaux, la serveuse d’un drive in. C’est un peu le coup de foudre sauf que bientôt ladite Margaux va également tenter de le tuer.
Ce film, interdit aux moins de 12 ans, hyper violent et en même temps traversé de scènes au burlesque assumé, nous parle d’une Humanité, la nôtre, en pleine déliquescence. Sans trop donner d’explications scientifiques à cette sorte de pandémie, le scénario laisse deviner qu’un virus s’est emparé de la population et qu’un simple regard sur certaines personnes, dont Vincent, les condamne à mort. Le malade, ce n’est pas Vincent… Echappera-t-il au virus lui-même ? Et puis il y a l’amour, seule planche de salut si Vincent et Margaux … ne se regardent pas ! Alternant avec virtuosité les séquences d’action, les échappées fantastiques et une impitoyable satire sociale, le premier opus de Stéphan Castang met en lumière deux acteurs totalement épatants : Karim Leklou, lunaire et attendrissant Vincent, et Vimala Pons, Margaux naturelle et pétillante autant qu’ambigu.
Beaucoup de questions, peu de réponses, la vie, notre vie d’aujourd’hui. Et la découverte d’un réalisateur de talent. Celui-ci nous dit qu’il est incroyable d’arriver encore à vivre ensemble. Sans être pessimiste, il a malheureusement raison !