8e édition de Musique au Palais les 25 et 26 novembre
Pour sa 8e édition, le festival Musique au Palais, fondé en 2015 par Emmanuelle Sirat et présidé aujourd’hui par Serge Krichewsky, célèbre la musique de la Belle Époque le week-end des 25 et 26 novembre. Le Palais Niel offre l’écrin idéal pour recréer l’ambiance des salons parisiens de la fin du XIXe et du début du XXe siècle où se jouaient et parfois se créaient les oeuvres des grands compositeurs du temps. Selon la formule imaginée par sa fondatrice, le festival réunit grands amateurs, jeunes élèves de conservatoires (CNSM, CRR) et musiciens professionnels. Tour d’horizon d’une programmation qui devrait ravir les amoureux de cet âge d’or de la musique et du génie français.
Deux après-midi de concerts en trois actes chacun
Le concept a été largement éprouvé depuis la création du festival, trois concerts sont proposés au public l’après-midi des samedi et dimanche, chaque programme venant illustrer la thématique de cette 8e édition : la musique des compositeurs français de la Belle Époque… mais aussi celle de leurs contemporains européens, lors de cette période d’intense émulation artistique allant des dernières années du XIXe siècle au début de la Première Guerre mondiale où Paris était la capitale culturelle de l’Europe et même du monde.
Samedi 25 à 14 h 30 : Points de repères
Parmi les grands musiciens français en activité à la Belle Époque, trois notamment eurent un statut et une influence considérables. En 1895, Saint-Saëns et Fauré, le second ayant été l’élève du premier, ont atteint respectivement la soixantaine et la cinquantaine et ont déjà des œuvres importantes à leur actif, quelques-unes de leurs plus belles pages restant toutefois à écrire. Debussy a dépassé la trentaine et la Belle Époque constituera la partie la plus féconde de sa vie de compositeur. Il était donc tout naturel d’ouvrir ce festival 2023 en rendant hommage à ces trois grands de France avec un programme où sont joués le Quatuor à cordes en sol mineur, Arabesque n°1 et L’Isle joyeuse de Claude Debussy, Élégie pour violoncelle et Pavane (arrangement pour flûte et piano de Jacques Larocque) de Gabriel Fauré, et Le Cygne (extrait du Carnaval des animaux) de Camille Saint-Saëns. Pour exécuter ces pièces de référence, toutes splendides, le violoncelliste Benoît Chapeaux, le Quatuor Notturno, la flûtiste Leslie Richmond et les pianistes Léo-Maxime Fabris et Ariel Sirat ont été convoqués.
Samedi 25 à 16 h 30 : Des maîtres, grands et petits
Un autre géant de France eut une aura et une influence immenses auprès des musiciens de son temps et de ceux qui suivraient. On ne saurait omettre le nom de Maurice Ravel parmi les grands compositeurs de la Belle Époque, même s’il n’avait que 25 ans à l’aube du XXe siècle. Génie de l’orchestration, Ravel composa aussi de magnifiques pièces pour piano seul. Le programme du 2e concert du samedi intègre deux d’entre elles, Pavane pour une infante défunte et Jeux d’eau (dédiée à Gabriel Fauré). Elles voisinent avec la Suite bergamasque de son frère ennemi Debussy, le Nocturne n°4 de son maître Fauré, Fête-Dieu à Séville d’Albéniz (le plus français des compositeurs espagnols qui vécut à Paris de 1893 à sa mort en 1909), et deux raretés composées par de petits maîtres de cette période, Sérénade de Gabriel Pierné (1863/1937) et Légende pastorale (pour piano et hautbois) de Benjamin Godard (1849/1895). Les pianistes Louis Ge, François Schwarzentruber et Ariel Sirat vont oeuvrer lors de ce concert largement consacré à leur instrument, Serge Krichewsky s’invitant avec son hautbois pour l’exécution de la pièce de Godard.
Samedi 25 à 18 h 30 : François Dumont, concert entre amis
Pour conclure ce premier après-midi du festival 2023, le 3e concert rassemble le Quatuor Notturno et le violoniste Kristi Gjezi (supersoliste de l’Orchestre national du Capitole) autour de l’excellent pianiste François Dumont, bien connu dans la Ville rose pour avoir participé à plusieurs reprises aux festivals Piano aux Jacobins et Toulouse d’Été. Un plateau de choix pour interpréter un programme de gala où apparaît une nouvelle fois Claude Debussy, avec sa très belle Sonate pour violon et piano, et Ernest Chausson dont va être joué le Concert op. 21 pour violon, piano et quatuor à cordes, une de ses œuvres les plus célèbres, entre autres grâce à la fameuse et lumineuse Sicilienne du 2e mouvement. Une fin de journée en apothéose qui donne déjà envie d’être au lendemain…
Dimanche 26 à 15 h : Clarinette fin de siècle
On le sait, il ne faut jamais changer une équipe qui gagne. Le même tandem que l’année dernière inaugure donc l’après-midi du dimanche où nous retrouvons avec plaisir les jeunes et talentueux Lilian Lefebvre (clarinette), découvert en 2021 à Musique au Palais, et Vincent Martinet (piano), le Toulousain étant un habitué du festival depuis cinq ans. Les deux musiciens, qui se sont connus au CNSMD de Paris, ont amorcé une brillante carrière séparément et parfois en duo comme pour ce programme fin XIXe à la gloire de la clarinette. S’y côtoient Introduction et rondo de Charles-Marie Widor (dont on oublie trop souvent qu’il n’a pas composé que pour l’orgue), la Sonate pour clarinette et piano de Camille Saint-Saëns, la Sonate op. 120 n°2 de Johannes Brahms (composée en 1894, trois avant la mort du compositeur) et la Rhapsodie pour clarinette de Claude Debussy.
Dimanche 26 à 16 h 30 : Avant-gardes, modernité
Le 2e concert du dimanche est entièrement dédié au piano seul et à des œuvres qui auront lancé, préfiguré ou influencé les avant-gardes et la modernité musicales du XXe siècle lors des dix ou quinze années précédant le début de la Grande Guerre. Pour illustrer la révolution que fut aussi la Belle Époque dans l’art en général (l’expressionnisme, le cubisme et le cinéma naissent durant cette période) et dans la musique en particulier, un copieux menu est proposé au public avec les Étude op. 42 n°5 et Sonate n°4 d’A. Scriabine, la Toccata op. 11 de S. Prokofiev, Le Piccadilly d’E. Satie, The strenuous life de S. Joplin, 6 Klavierstücke op. 19 d’A. Schönberg, 2 pièces de J. Marx, Brouillards de C. Debussy, 2 pièces : Valse, Notturno d’O. Respighi et Dans les brumes de L. Janáček. Les pianistes Louis Ge, François Schwarzentruber et Ariel Sirat se relaient sur scène pour donner ce programme.
Dimanche 26 à 18 h 30 : Du salon au boulevard
Impossible de présenter une programmation rendant hommage à la musique de la Belle Époque sans consacrer au moins un concert à la mélodie française, figure quasi imposée pour la plupart des compositeurs de la période et genre qui régala les salons parisiens de la fin du XIXe et du début du XXe siècle où se croisaient musiciens et poètes. La mélodie est donc au centre du dernier rendez-vous de Musique au Palais 2023 lors duquel les amateurs de poésie mise en musique vont avoir le plaisir d’entendre le baryton Philippe Estèphe, très en vue depuis quelques années sur les grandes scènes lyriques françaises (Opéra-Comique, Opéra Royal de Versailles, Opéra national du Capitole), accompagné par la pianiste Éloïse Urbain. Le programme donne un large aperçu de ce répertoire très spécifique : Ô ma belle rebelle (A. de Baïf/Ch. Gounod), Chanson pour Jeanne (C. Mendès/E. Chabrier), Air d’Obéron (C. Mendès/A. Messager), Lettre de Florestan (air tiré de Véronique d’A. Messager), La brise (A. Renaud/C. Saint-Saëns), Pantomime de Moralès (air de Carmen de G. Bizet), Pagodes (extrait d’Estampes de C. Debussy, piano seul), Lamento du pêcheur (Th. Gautier/ G. Fauré), Au bord de l’eau (S. Prudhomme/G. Fauré), Tristesse (S. Prudhomme/G. Fauré), Epithalame ou op. 2 ou 8 (M. Bouchor/E. Chausson), Ronsard à son âme (P. de Ronsard/M. Ravel) et 1ère ballade de François Villon (F. Villon/C. Debussy).
Un festival à vocation caritative
Musique au Palais est un événement à la forte dimension caritative, le Palais Niel hébergeant Entraide Parachutiste et une des antennes de Terre et Fraternité. Ces deux associations soutiennent les soldats gravement blessés ou handicapés et les familles des morts au combat en récoltant des fonds pour leur venir en aide. Le festival y contribue en leur reversant la majeure partie de ses bénéfices.
Réservation obligatoire pour assister aux concerts !
Le festival a pour cadre un bâtiment patrimonial appartenant à l’armée de Terre, les réservations y sont donc obligatoires pour assister aux concerts. Il est possible de réserver jusqu’au samedi 25 novembre à 10 h, soit donc jusqu’à la première journée du festival, par le biais de la billetterie en ligne (Festik). Des places complémentaires peuvent cependant être achetées sur place avant le premier concert pour les suivants, et une petite billetterie sera disponible à l’accueil.
Billetterie en ligne : https://musique-au-palais.festik.net/
Réservations par mail : les.musiciens.au.palais@gmail.com