Voici le résumé de l’exposition d’Agathe qui se déroule Place Belfort dans un lieu sous l’enseigne “le Bar“, tout simplement, et ce jusqu’à fin octobre. L’exposition comprend sept tableaux, chacun accompagné de son poème.
Agathe : « Je commencerai par une rapide présentation, mon nom d’artiste est Laudam, j’ai 29 ans et c’est ma grand mère qui, dès mon plus jeune âge me mit le pinceau dans les mains. J’ai toujours été fascinée par le processus de création et en grandissant c’est l’art qui m’a permis de survivre aux épreuves que je rencontrai. À chaque nouveau trauma auquel je faisais face j’avais cette impression que l’on arrachait les couleurs de mon monde. C’est pourquoi mes tableaux en sont remplis. Je peins du rêve, parce qu’on a trop essayé de tuer les miens. Parce que je sais que beaucoup traverse la même chose en silence. Chaque tableau, chaque histoire, est une bouteille à la mer dont j’espère qu’un jour elle aidera quelqu’un.
En quelques mots je suis Laudam, une marchande de rêve en cavale. »
« J’aime utiliser des figures mythologiques, notamment les dryades car elles sont à l’origine des créatures enfantées par la nature afin de se protéger. Or, l’homme, peu importe ses efforts pour s’en départir, fait bel et bien partie de la nature, comme tout ce qui vit. Il est donc logique pour moi que des dryades aient été créées pour leur protection également. Il en existe qui sont effrayantes ou incomprises, mais elles veulent toujours notre bien.
La dryade du cauchemar, basée sur une araignée ayant la capacité étonnante de jouer des notes sur sa toile à une fréquence bien particulière pour attirer ses proies, ne semble pas amicale. Pourtant si elle nous attire à elle de la sorte, c’est pour nous faire passer un message important, pour nous montrer quelque chose que l’on refuse de voir alors qu’on en a terriblement besoin.
La dryade de l’automne, elle, représente ces moments où l’on sera amené à faire un sacrifice pour accéder au renouveau de soi-même. On peut avoir peur de sauter le pas, on ressent le sacrifice comme une petite mort, mais il est nécessaire. Sur le tableau, elle marche paisiblement, faisant pousser sur son passage des baies enchantées qui permettront aux oiseaux de migrer vers des lieux ensoleillés ou aux autres animaux de préparer leur hibernation en attendant que le prochain cycle ne commence.
Nous verrons également l’incarnation de la foudre, aussi espiègle que puissante. Elle est la fatalité qui frappe par moments sans prévenir, secouant notre monde tout entier mais qui peut être source d’une énergie nouvelle et sans égale pour qui sait l’accueillir. C’est elle qui de par ses éclairs, alluma le tout premier feu pour les hommes. C’est elle qui, bien évidemment s’amuse à donner le coup de foudre qui nous rend amoureux au premier regard. Dans toutes les situations où elle intervient, cette madame Catastrophe céleste brise le grand miroir des illusions. Elle nous montre qui nous sommes vraiment. En réveillant la force cachée de l’instinct de survie ou bien simplement parce que le véritable amour fera toujours ressortir à la fois le meilleur et le pire de nous même. »
Enfin l’une des pièces maitresses de l’exposition est la dragonne étoile filante. Elle est chargée de l’énergie de tous les souhaits à réaliser. Chaque fois qu’on aperçoit dans le ciel une étoile filante et qu’on fait un vœu, c’est à elle qu’on s’adresse sans le savoir. Pourtant nous sommes les seuls à pouvoir changer le cours de notre destin, et cela demande une force colossale. Traditionnellement, le dragon symbolise cette puissance intérieure. C’est pourquoi j’ai souhaité représenter ainsi la force, l’impulsion, l’espoir, la foi nécessaire à celui qui veut vraiment voir devenir réalité ses rêves les plus fou.
Voici le poème qui accompagne Lyessa, la dragonne Etoile Filante :
Que sont ces myriades d’étoiles, que je vois dans tes yeux
Qui pourrait croire à ces toiles, qui me peignent les cieux
Je t’ai souvent vu, pourfendant le ciel
obscur de la nuit, à grand-tire d’ailes.
Dragonne de liesse, aux milles prouesses
Tu portes en ton sein, chaque souhait, chaque vœu
Tisseuse de destins, pour les plus valeureux
Je te sens dans mon âme, me remplir d’allégresse
Chaque soir ta lumière
Recevra ma prière.