À l’occasion du festival OZ Occitanie ce 10 octobre, Lombre reviendra rendre visite à la scène du Zénith de Toulouse. Sa prestation fera surtout la lumière sur ce qu’il considère encore comme son nouvel album, « Ailleurs », sorti en mai 2023. Et ce n’est pas tout, l’étoile montante du «spoken-word» fait sa rentrée musicale, chargé de nouvelles expériences scéniques acquises au cours de l’été. L’occasion de discuter avec lui de son rapport à la scène, au cœur de son art. Interview.
Au cours de vos derniers concerts vous êtes souvent de passage à Toulouse, au Rex, au Zénith, à la chapelle des Carmélites… C’est un hasard ou une ville coup de cœur ?
C’est la ville où je réside maintenant, où j’ai développé mon projet, où j’ai réuni mon équipe. Il y a pas mal de lieux où se produire à Toulouse, donc je développe la fan zone toulousaine au maximum.
Vous semblez sensible aux petits festivals comme OZ Occitanie, aux événements locaux, en quoi c’est important ?
C’est important de ne pas oublier d’où on vient. Je vis de ma musique depuis des années, j’ai la chance de jouer pour le public. Notre rôle c’est de saisir ces opportunités qui sont toutes aussi importantes que de réaliser la première partie de Bigflo et Oli.
La plupart des artistes de votre milieu qui jouissent d’une grande notoriété ont tendance à délaisser les scènes locales, les plus petits événements, c’est une erreur ?
Quand un artiste a « percé » et rempli des salles d’une grande envergure, c’est une autre réalité. C’est plus compliqué de se dire « tiens je vais retourner faire une petite salle ». Par exemple, je trouve que Bigflo et Oli gardent plutôt cet esprit local malgré le fait d’avoir rempli un Stadium. Mais d’autres aussi ont cette conscience-là.
À propos de Bigflo et Oli, vous avez en effet pu faire leur première partie au Zénith de Toulouse, mais aussi celles d’Orelsan, Soprano, Jain… Y a-t-il eu un avant/ après ?
Ces occasions rassemblent les publics. Plus on fait de scènes, plus il y a de gens qui nous suivent. Et finalement les scènes de Zénith ne sont pas les plus impressionnantes. C’est plus difficile de jouer devant 100 personnes dont on voit tous les visages. J’en ai retiré essentiellement le kiff du moment présent, l’expérience en plus. Tant que j’ai des scènes je suis épanoui. Mon développement se fait par la scène, c’est là que je vais chercher le public. C’est une musique qui se vit plus qu’elle ne s’écoute.
Comment se sont passés les collaborations avec ces artistes ?
On est tous les mêmes au final, même en ayant une grande notoriété. Ce sont des personnes-ressources dans mon parcours qui est parfois semé d’embûche, des moments de force. C’est aussi le rôle d’un artiste qui a percé, d’accompagner ceux qui débutent.
Un artiste dont vous rêveriez de faire la première partie ?
Je ne sais même pas quoi répondre de but en blanc. J’ai déjà la chance d’avoir joué pour des artistes d’influence pour moi. Je ne suis pas au bout du parcours mais c’est déjà énorme. Maintenant, mon rêve serait surtout de faire une grande salle complète personnellement.
Alors quel serait l’artiste qui ferait votre première partie ?
Ce n’est pas encore prévu étant donné que rien n’est acté, alors je ne peux pas en dire plus, mais j’ai déjà quelques idées…
Si vous deviez choisir entre scène et studio, processus de création ?
La scène ! Mon père m’emmenait voir beaucoup de spectacles quand j’étais petit, j’ai aussi fait de la danse, c’est donc très essentiel pour moi. Je ressens aussi plus de stress en studio, la peur de la page blanche. Je me sens mieux quand l’objet final est là qu’on peut le partager avec le public.
Lors de vos représentations, vous occupez en effet votre espace de manière très entière, en quoi c’est important d’avoir cette présence?
Je laisse beaucoup de place au mouvement, mais je n’ai rien chorégraphié. Je suis à l’aise avec le corps et ça surprend parfois, par exemple dans des endroits comme la chapelle des Carmélites où on ne s’y attend pas. C’est presque plus fort que moi, mais ça fait partie du projet sur scène.
Et pour finir, votre plus beau souvenir sur scène ?
Il y en a tellement… Le concert au festival Pause Guitare à Albi cet été pour la première partie de Ben Mazué était incroyable. Les gens de l’organisation m’ont dit que c’était rare que le public se lève, alors qu’ils sont d’habitude tous assis. Je dirais aussi le Zénith de Toulouse pour la première partie de Bigflo et Oli, c’est un souvenir de dingue. Et il y a bien sûr aussi eu le Rex, toujours à Toulouse, où j’ai pu présenter mon album pour la première fois. On ressent des émotions fortes à dans cette ville, pas mal de choses s’y créent.
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Propos recueillis par Chloé Morand-Bridet