Pour cette nouvelle saison, encore une passionnante cuvée que cet ensemble de Récitals et de Midis du Capitole. Le public répond présent et est de plus en plus nombreux. Ce sont des interprètes d’exception qui viennent vous offrir ce moment délicat. Des noms comme Michael Fabiano, Matthias Goerne, Marcelo Álvarez, le duo Karine Deshayes et Florian Sempey, Marie-Nicole Lemieux vont ainsi se succéder.
Début des festivités le dimanche 19 novembre à 16h avec le ténor américain Michael Fabiano. C’est lui qui vint sauver une représentation de Carmen courant 2022 pour un Don José mémorable pour tous les présents alors ce seul jour-là. On révise la partition dans l’avion, on dispose x colles ici et là pour la mise en scène, et c’est parti. Sa Carmen, Eva Zaïcik, en a gardé un souvenir…inoubliable ! Le public fut conquis par l’artiste, et par la voix, et par le jeu. Michael Fabiano est vraiment la nouvelle “coqueluche“ parmi les ténors américains, aidé de plus, et passablement, d’un physique disons, avantageux. Il a déjà abordé tous les rôles prépondérants de ténor classique. En 2014, c’est le seul ténor qui est couronné, la même année du Prix prestigieux Richard Tucker ainsi que du Prix tout autant recherché Beverly Sills. Il nous revient avec des mélodies bien françaises de Duparc, Gounod, Massenet, accompagné par le piano incontournable de Martin Katz, un fidèle parmi les fidèles.
Suivra une figure devenue familière au Capitole, et incontournable, que le public réclame maintenant à chaque programmation de saison, c’est le baryton-basse ou baryton Matthias Goerne, le vendredi 26 janvier à 20h. Au piano, Alexander Schmalez. Le programme est intitulé Au crépuscule. Il consiste en des lieder de Wagner, Richard Strauss et Hans Pfitzner, contemporain du précédent. On ne présente plus Matthias Goerne ici, tellement le public a pu apprécier toutes les qualités de son chant, et de son jeu, dans nombre de récitals mais aussi d’ouvrages lyriques, sans parler de la vive impatience manifestée en attente du Boris Godounov de novembre. On souhaite juste que, lors de son prochain récital, il n’y ait aucun inconscient qui tente de le prendre en photo ou, pire, de l’enregistrer. Ce serait Vulcain déchaîné qui s’abattrait sur l’inconscient mal élevé. Une fois a suffi.
Le jeudi 1er février à 20h, c’est le ténor argentin Marcelo Álvarez qui nous revient au Théâtre du Capitole, après une longue absence. Un public toujours fidèle se réjouit de ce retour et ne manquera pas de s’enthousiasmer du contenu du programme offert. À savoir, des airs d’opéras, évidemment, mais aussi des zarzuelas et des chansons latino-américaines. Quand gravité et légèreté vont se marier avec bonheur.
Duo de choc le mercredi 28 février à 20h avec la mezzo Karine Deshayes et le baryton Florian Sempey. Faut-il présenter les deux acolytes qui se retrouvent ici ? De plus, c’est Rossini qui est convié. On connaît ce que le “grand panda fainéant“ est capable d’écrire comme duos subversifs et époustouflants. Il n’y a que l’embarras du choix pour que nos deux artistes se livrent à un véritable feu d’artifice vocal attisé par un public enthousiaste car, avec Rossini, il ne peut en être autrement. C’est la pianiste Daniela Pellegrino qui s’occupera de régler les débats. Rude tâche mais, tellement excitante.
Dernier récital à 20h le jeudi 23 mai avec la contralto Marie-Nicole Lemieux accompagné au piano par Daniel Blumenthal. La chanteuse souhaite nous faire partager toutes les qualités de son chant hors des partitions traditionnelles d’opéras mais bien davantage. D’où, pour ce récital, des airs baroques italiens et des mélodies de Gounod et plus récentes de Poulenc, mais encore venant de la Russie du XIXè avec Tchaïkovski. Un bel éventail à déguster.
Dans la série des Midis du Capitole, à 12h 30,
une heure de récital sans se ruiner, mais avec des pointures, confirmées ou qui ne vont pas tarder à l’être. Vous pourrez en juger en quelques dizaines de minutes sans problèmes. Ne serait-ce que le jeudi 4 avril avec Marie-Laure Garnier qui fut un magnifique “chœur féminin“ dans Le Viol de Lucrèce cette saison 22-23, et quelle Junon dans Platée !! et Ygraine, etc…
Le jeudi 5 octobre, ouvrant la série, c’est la soprano Catherine Hunold rencontrée dans Ariane à Naxos, mais encore dans le Dialogue des carmélites. Sans oublier la Pénélope de Gabriel Fauré. Etc…
Qui a pu oublier cette formidable mise en scène de Rusalka en ouverture de saison ? Et donc, découvrir Vodnik et ses ondines, soit la basse Aleksei Isaev ? La voix et le jeu nous avaient stupéfaits. On l’entendra, hors piscine, le jeudi 1er février dans des mélodies et airs de Verdi, Puccini……sûrement plus connus. Nous voilà, très impatients et ravis par avance.
Le jeudi 29 février, c’est Petr Nekoranec avec un bel éventail d’airs et de mélodies de Rossini à Debussy, accompagné par Vincenzo Scalera. On se souvient, d’une très intéressante interprétation du Comte Almaviva dans Le Barbier ici même il y a peu, trois saisons je crois.
Le jeudi 9 novembre, c’est au tour de Mikhail Timoshenko, un baryton-basse russe qui apprend vite puisqu’en peu de temps, il est passé de Masetto à Leporello et qu’il fut en novembre sur notre scène capitoline, un excellent Marcello dans une des deux distributions de La Bohème. Pour nous faire apprécier tous les bonheurs de son chant en devenir, ce seront des mélodies de Tchaïkovski, Ibert et Ravel. Le jeune chanteur tout juste trentenaire sera accompagné par la pianiste Elitsa Desseva. Sachons qu’il est Andrei Chtchelkalov dans le prochain Boris Godounov ici même et qu’il fut récemment soliste du Requiem de Gabriel Fauré à Baden Baden sous la direction de Teodor Currentzis, une suprême référence pour moi.
Clôture des Midis du Capitole le jeudi 27 juin avec Carl Ghazarossian qui, souvenons-nous, a chanté les rôles de Joseph, Alphonse et Prosper, tous trois, de façon remarquable dans cette fameuse La Vie parisienne en version concert en janvier 2023, à la Halle avec l’ONCT. Pas étonnant qu’on le retrouve dans la distribution d’Eugène Onéguine en ce mois de juin 2024 dans le rôle si particulier de Mr Triquet. Un rôle qui ne peut que lui aller comme un gant.