La Voie royale, un film de Frédéric Mermoud
Plus connu pour ses séries tv que pour ses longs métrages, d’ailleurs Moka en 2015 ne m’avait pas du tout convaincu, le réalisateur suisse Frédéric Mermoud nous livre ici son dernier opus.
Il prend cette fois pour fil rouge le parcours d’une jeune fille, Sophie, dont les capacités en mathématiques et en physique poussent son professeur de terminale à la convaincre d’intégrer une classe préparatoire aux concours prestigieux que sont ceux de l’X, des Mines, etc. Adieu donc l’élevage porcin familial, un grand lycée l’accueille. Frédéric Mermoud coche toutes les cases d’une telle aventure. Depuis le bizutage jusqu’aux oraux de contrôle, en passant par la discrimination sociale et sa copine d’étude qui s’en ferait bien une copine tout court. Bien sûr de la coupe aux lèvres il y a parfois un monde fait de désillusions. Ce sera le cas pour Sophie. Mais aussi pour bien d’autres camarades qui quitteront pour différentes raisons cette classe préparatoire, arrière cuisine où se mitonnent les élites futures. Fortement documenté, le scénario insiste, et c’est vrai, sur la difficulté de ces filières d’excellence et la pression incroyable qui pèse sur les étudiants. Fallait-il trouver une autre interprète que Suzanne Jouannet pour donner corps à Sophie ? Peut-être bien… Quoi qu’il en soit, le résultat est un brin caricatural et nous éloigne en fait du challenge qui anime la jeune fille : intégrer le cercle des puissants pour changer le monde. Un thème, vous en conviendrez, qui aurait mérité d’être largement développé mais qui arrive ici in fine après quelques répliques bien assénées sur les multimilliardaires (nommés !) de la planète. En devenant tout à coup militant, ce film nous perd définitivement.