C’est à l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines, à 20h le lundi et pour cinq dates que se retrouvent des musiciens de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse en fonction du programme de concert qu’ils ont choisi. Concert de musique venant surtout d’un temps où il fallait la faire pour l’entendre.
Citons tout de suite le concert Hors Abonnement donné en partenariat avec l’Opéra national du Capitole dans le cadre des festivités d’un programme intitulé Mozart jeune homme, le samedi 2 mars, au Théâtre du Capitole à 15H. Un concert dans lequel on retrouve tout d’abord deux Quatuors, le n°4 dit “Milanais“ suivi du n° 13 dit “Viennois“. Suivra le Quintette pour cordes n°1 et enfin le Quatuor pour flûte et cordes n°1. Les musiciens sont, la flûtiste Mélisande Daudet, les violonistes Mary Randles et Laura Jaillet, les altistes Joyce Blanco-Lewis et Isabelle Mension et le violoncelle de Gaël Seydoux. Voilà un plateau entièrement féminin pour le jeune Mozart. Nous serons en plein dans l’ambiance musicale de cette fin du XVIIIè siècle, surtout à Salzbourg.
Les festivités débutent le lundi 6 novembre avec Beethoven et Mozart. Nous sommes à Vienne qui bruissent de partout de musiques et qui voit ses autochtones se régaler les papilles de pâtisseries les plus inconséquentes et les yeux de feux d’artifice, fréquentant ardemment les ménageries … et les nombreux théâtres. Beethoven ouvre le bal avec une Sonate en en ré majeur pour piano à quatre mains sous les doigts de Jean-Sébastien Borsarello et François Lugue. Pour suivre, le Quintette pour piano et vents K. 452 de Mozart, avec le hautbois de Louis Seguin, la clarinette de Floriane Tardy, le basson d’Estelle Richard, le cor de François Lugue et le piano de J. S. Borsarello. Viendra des extraits de Duos pour clarinette et basson de Beethoven. Et pour clore, de Beethoven toujours, le Quintette pour piano et vents, le fameux mi bémol majeur dans lequel Beethoven au piano se permettait moult improvisations, le considérant trop facile au niveau de la partition primaire !! Notre percussionniste en situation se livrera –t-il à quelques digressions, lui aussi ?!
Traversons la Manche le lundi 27 novembre pour découvrir qu’il n’y a pas qu’Edward Elgar et son Enigma Variations mais aussi, son Quatuor à cordes en mi mineur et Ralph Vaughan-Williams et son If I were a queen mais aussi son Quatuor à cordes n°2 en la mineur. Découvrons Ernst John Moeran (décédé en 1950) et son Fantasy Quartett pour hautbois, violon, alto et violoncelle, mais encore Arthur Bliss (décédé en 1975, compositeur de 193 œuvres de musique classique !) et son Quintette pour hautbois et quatuor à cordes F. 21. Seront à la tâche, Chi Yuen Cheng et son hautbois, les violons de Vitaly Rasskasov et Fuki Fujie, Joyce Blanco-Lewis et son alto et Aurore Dassesse au violoncelle.
Retour sur nos territoires pour Gabriel Fauré et Ernest Chausson. Du premier, il est tout résumé dans une phrase de son fils Philippe : « L’Ariège est riche de tout avec mesure. Les plus beaux sommets gardent une sorte de grâce. Elle se défend contre l’homme sans jamais cesser de lui sourire. » Mais encore : « ARIEGE, palette de sons de couleurs et de saveurs qui élèvent au bonheur » Et pour ceux qui n’en seraient pas convaincus, écoutez à nouveau son Requiem. Ce lundi 15 janvier 2024, dans son Trio avec piano en ré mineur, c’est le violon d’Alexandre Dalbigot, le violoncelle de Benoît Chapeaux et la pianiste Inessa Lecourt qui sauront retrouver et illustrer toutes les qualités de cette musique de l’appaméen, si française fin XIXè. Et, pourquoi aller chercher bien loin pour compléter ce programme alors qu’on a le Trio avec piano en sol mineur op. 3 d’Ernest Chausson qui s’impatiente ? Ayons dans les oreilles :
Quel son lamentable et sauvage
Va sonner l’heure de l’adieu!
La mer roule sur le rivage,
Moqueuse, et se souciant peu
Que se soit l’heure de l’adieu.
Ça va souffler sur le parquet le lundi 19 février 2024. Ils sont sept, convoqués à Saint-Pierre. Pour signifier l’appel, à la trompette (tr) Hugo Blacher. Pour adoucir, le cor (cor) de Benoît Hui. Pour surprendre, la clarinette basse (cl b.) de Victor Guemy. Et pour retrouver quelques habitudes, la flûte (f) de Sandrine Tilly, le hautbois (hb) de Chi Yuen Cheng, la clarinette (cl) de Floriane Tardy, et le basson (bn) de Guillaume Brun. La soirée est baptisée : les Vents insolites. Et c’est bien le cas. Tous, à la découverte. On démarre avec le Sextuor de Jean Françaix pour f, hb, cl, bn, cor et cl b. On poursuit avec Frank Bridge et son Divertimento pour f, hb, cl, et bn.
Leos Janacek est parmi nous avec son Sextuor pour f, hb, cl, cor, bn et cl b.
Pour clore, de Paul Hindemith, un Septuor pour f, hb, cl, cl b., bn, cor et tr.
On félicite chaleureusement les responsables de la programmation pour son originalité dans le choix. La clarinette basse et même la trompette ne sont pas des instruments parmi les plus fréquents dans les œuvres dites de musique de chambre, mises à part pour les plus étoffées comme octuor peut-être, septuor, sextuor.
Romances et secrets, s’intitule le dernier rendez-vous à Saint-Pierre le lundi 6 mai. Comment en effet qualifier cette rencontre d’un beau Johannes Brahms de vingt ans qui frappe en 1843 à la porte du couple Robert et Clara. Ils deviennent sur le champ, amis. Davantage, entre Clara et Johannes ? Elle a trente-quatre ans. Alors, amis chers ou amants ?
Mais, quelle importance ? Laissons-les donc reposer en paix et garder leur secret au fond de leur tombe. Peu importe, après tout. Ce qui importe, par contre, est que nous demeurions attachés à honorer leur mémoire. La mémoire de deux grands artistes. Lui, figure majeure de l´Histoire de la musique. Elle, la plus grande pianiste de son temps en tant que femme. Sans oublier l´immense Schumann et l´amour si fort de ce couple exemplaire. Et profitons des œuvres qui ont pu en découler. À commencer par, de Clara Schumann, les Trois romances pour violon et piano dédiées au violoniste Joseph Joachim composées en 1853.
Pour suivre, de Johannes Brahms, la Sonate pour violon et piano en sol majeur n°1 puis le Trio pour violon, cor et piano en mi bémol majeur.
Pour faire vivre ces partitions, trois talents au sommet, le violon de Jaewon Kim, le cor de Jacques Deleplancque et au piano Romain Decharmes.