Le festival musical « Les nuits confluences » s’articule autour de la guitare, mais pas seulement. En effet, une exposition photographique prendra également place au Château de Bonrepos-Riquet, à partir du 1er juillet. Le collectif 3ème étage, issu de l’atelier de photographie du centre culturel Saint-Cyprien, présentera alors son exposition « Le temps d’un souvenir ». Rencontre avec Victoria Ournac, membre du collectif et responsable du centre culturel.
Culture 31 : Parlez-nous du collectif 3ème étage. Quelle est sa genèse ?
Victoria Ournac : Le collectif s’est créé au mois de septembre dernier. On s’est rencontrés l’année dernière dans le cadre de l’atelier photographie du centre culturel Saint-Cyprien. On a travaillé ensemble pendant une année et présenté une première exposition dans le cadre de ces ateliers de pratique amateur. À l’issue de cette saison-là, on a souhaité continuer à travailler ensemble, à échanger, à se conseiller. Tout simplement poursuivre notre pratique. Et on s’est dit que monter un collectif serait une bonne chose.
De janvier à avril 2023, les six photographes du collectif, dont vous faites partie, ont arpenté le domaine de Bonrepos-Riquet pour l’exposition à venir sur place. Quelle a été la méthode de travail ?
On a été invités par Sylvie Boulay, présidente de l’Association de Sauvegarde et Valorisation du Domaine de Bonrepos-Riquet, à venir faire des photos au château. La commande était assez ouverte puisqu’il s’agissait de faire une exposition autour de Riquet et de son château. On est d’abord venus voir les lieux et après, chacun selon notre sensibilité, on a pris des photos du domaine. Ensuite, on a créé une série collective. Donc l’exposition est vraiment une seule et même série.
Avec six regards et univers artistiques différents, on imagine que diverses atmosphères ressortent des photographies prises sur place.
Tout à fait. On s’est appuyés sur l’histoire du château qui est vraiment riche de plusieurs siècles d’existence. Mais aussi sur les histoires qui peuvent être racontées sur ce château, les légendes qui l’entourent. Ainsi que sur ce que l’on a pu observer de ruines, notamment le bassin d’essai en extérieur, puisque Riquet y a fait ses essais pour le canal du Midi. Il y a des fontaines, des sculptures… À l’intérieur, on a beaucoup travaillé sur les lumières. C’est un château très ancien, abîmé par endroits, donc on a des faisceaux de lumière, des fissures, des courants d’air… On a donc essayé de traduire tout cela, chacun à notre manière, selon les éléments intérieurs et extérieurs qui nous plaisaient le plus.
Vous l’avez dit, le château de Bonrepos-Riquet est un terrain de jeu artistique riche en histoire. Est-ce le sens du titre de l’exposition : « Le temps d’un souvenir » ?
Oui. On a beaucoup échangé à ce sujet. On avait vraiment les notions de souvenir, de calme d’atmosphère… Puis on a beaucoup pensé aux différentes personnes qui ont habité les lieux. Tout le mobilier que l’on pouvait observer nous ramenait à une histoire qui s’est déroulée, et que l’on a essayé de capter. Même si on en a que des bribes. On trouvait donc que ce titre s’adaptait bien à ce que l’on avait envie de montrer de cette expérience.
Il s’agit donc d’une mise en valeur des vestiges du passé à travers votre regard issu du présent ?
Exactement.
Cette exposition est par ailleurs une commande de la part de la direction du festival « Les nuits confluences ». Est-ce votre première sollicitation du genre ?
Oui, tout à fait. De notre initiative, on avait commencé à travailler sur un projet avec le collectif. Puis, grâce à la rencontre avec Sylvie Boulay, qui a été permise par l’organisateur du festival, Jérémy Rollando, on a eu cette proposition. C’est un projet très exaltant qui prend du temps, donc on s’y est consacrés pleinement. C’est notre première commande et on reprendra probablement le projet qu’on avait commencé pour la suite. On a peut-être aussi des projets de résidence à l’étranger. Mais on est, bien sûr, ouverts à d’autres propositions. D’autres commandes au fil des rencontres.
En attendant, quelles sont vos ambitions autour de l’exposition « Le temps d’un souvenir », notamment auprès du public ?
Dans le cadre du festival « Les nuits confluences », on a deux soirées de découverte ouvertes gratuitement, de 17h à 22h. Donc on espère accueillir beaucoup de monde. Notamment au vernissage du samedi 1er juillet à 18h. Ce qui est aussi intéressant, c’est que l’exposition sera en place durant tout l’été dans le cadre des visites guidées du château qui ont lieu tous les jours, sauf le lundi. Cette recherche artistique autour du château sera donc visible pendant les visites historiques. Je trouve ce double regard intéressant.
Pour conclure, si vous deviez décrire le domaine de Bonrepos-Riquet en un mot, lequel serait-il ?
Intriguant.
Propos recueillis par Inès Desnot
« Le temps d’un souvenir »
1er juillet – 31 août
Château Bonrepos-Riquet