En janvier dernier, Culture 31 s’était entretenu avec Jérémy Rollando au sujet de la sortie de son premier album, « La Montgolfière ». Aujourd’hui, après avoir pris un peu de hauteur dans les nuages, c’est un tout autre projet qu’il codirige. En effet, le festival « Les nuits confluences » fera ses débuts du 30 juin au 1er juillet prochains. Le musicien nous donne le détail de cette première édition.
Culture 31 : Un nouveau projet vous anime après la sortie de votre premier album puisque vous vous êtes attelé à la création d’un festival, main dans la main avec Sylvie Boulay, présidente de l’Association de Sauvegarde et Valorisation du Domaine de Bonrepos-Riquet. Quel premier retour d’expérience pouvez-vous nous faire ?
Jérémy Rollando : C’est super intéressant en tant que musicien, de passer de l’autre côté et de construire une direction artistique. C’est chouette d’essayer de comprendre comment on fait pour avoir un équilibre entre les programmes. Bien sûr, c’est hyper chronophage, mais c’est normal.
Vous avez appelé le festival « Les nuits confluences ». Pourquoi ce nom ?
Parce que le festival se tient au château de Pierre-Paul Riquet, celui qui a construit le canal du Midi. Et donc, l’eau de l’océan Atlantique vient se déverser dans la Méditerranée. Le phénomène des eaux qui se mélangent s’appelle la confluence.
Vous l’avez dit, les artistes du festival se produiront dans le cadre du Château de Bonrepos-Riquet. Que vous évoque ce lieu ?
J’ai grandi à côté de ce château donc ça fait très longtemps que je voulais faire quelque chose là-bas. J’y ai d’ailleurs fait un concert qui s’est super bien passé, le 29 avril dernier. C’est dans le cadre de l’orangerie, c’est hyper joli. Il y a une vingtaine d’arches en brique rose, ça fait comme un tunnel du 17ème siècle, c’est assez drôle. Et la boutique est chouette. C’est vraiment un lieu que je regarde avec des grands yeux depuis que je suis gamin. Je suis super content que Sylvie Boulay, la présidente de l’association, me suive sur l’idée.
Au micro, on retrouvera Serge Lopez, Sameli, le Benjamin Bobenrieth Trio et Julii Sharp. Quel était le mot d’ordre lors de l’élaboration de la programmation ?
Je voulais partir sur quelque chose d’éclectique, qu’il n’y ait pas vraiment de style défini. Mais pour essayer de trouver une ligne directrice, je suis parti sur la guitare. Déjà parce que je suis guitariste ! (Rires). Et je trouve qu’il y a quelque chose de bien avec la guitare, c’est que c’est hyper populaire. Il y en a partout. Donc ça donnait quand même le choix, c’était assez facile parce qu’on peut choisir plein de groupes où il y a de la guitare.
Vous nous l’aviez raconté précédemment, votre père étant lui aussi musicien, vous aviez souvent des guitaristes à la maison lorsque vous étiez enfant, dont Serge Lopez. Peut-on dire que la boucle est bouclée ?
Je finis par programmer Serge Lopez ! (Rires). Je n’espère pas que la boucle soit bouclée parce que ça voudrait dire que c’est la fin de quelque chose. En tous cas, je suis hyper content de le programmer, surtout que je joue avec lui sur ce spectacle. Je me suis un peu auto-programmé aussi !
La scène toulousaine est très active durant la période estivale. En quoi « Les nuits confluences » se démarquent des autres festivals de la saison ?
C’est hyper important pour moi de faire vivre les petites collines autour de Bonrepos-Riquet, de Versailles, etc. Parce qu’il n’y a vraiment pas grand-chose. Donc c’est plus un festival pour les gens du coin. J’espère qu’ils vont répondre à l’appel. Il n’y a vraiment pas de concurrence. Je trouve juste que c’est super parce que ce n’est pas loin de Toulouse, et que le lieu est assez méconnu, alors qu’il est intriguant. C’est un vieux château qui est resté en l’état, il n’y a pas eu de rénovation à proprement parler. Depuis le 17ème, depuis Pierre-Paul Riquet, des gens ont habité là et ont laissé leur trace. Donc c’est assez rigolo de voir ça car il y a des parties complètement délabrées.
D’ailleurs, on organise aussi des visites guidées du domaine. C’est peut-être quelque chose qui va intéresser certains et certaines. On trouvera également une expo photo du collectif 3e étage, auprès de qui on a fait une commande. C’est le collectif du centre culturel Saint-Cyprien. Ce sera quelque chose autour du château de Bonrepos-Riquet.
Avec votre premier album, vous nous invitiez à regarder au-delà des nuages. À quoi nous invitez-vous avec « Les nuits confluences » ?
Je vous invite à découvrir ce lieu magique qu’est le château de Bonrepos-Riquet avec des musiciens et musiciennes extraordinaires.
Propos recueillis par Inès Desnot