Le Concours Reine Elisabeth figure parmi les concours internationaux les plus exigeants et les plus médiatisés. Dès sa création en 1937, il s’est établi comme un tremplin pour les jeunes musiciens, violonistes, pianistes, violoncellistes… Ce n’est qu’en 1988 que les chanteurs ont pu également se présenter. Ce concours s’adresse à ceux dont la formation est déjà confirmée et qui sont prêts à se lancer dans une carrière internationale. En 2023, le Concours Reine Elisabeth est dédié au chant. De jeunes chanteurs de toutes les nationalités se sont présentés à Bruxelles où il se déroule du 21 mai au 3 juin 2023.
Les chanteurs étaient nombreux à s’inscrire, pas moins de 412 ! En janvier, leurs vidéos ont été visionnées à huis clos par un jury international, présidé pour la première fois par le musicien, compositeur et directeur d’opéra belge Bernard Foccroulle. 68 candidats ont été sélectionnés pour la première épreuve publique. Certains candidats ayant dû renoncer à leur participation, ils ont été 55 à se présenter : 40 femmes et 15 hommes, dont 27 sopranos, 12 mezzo-sopranos, 1 contralto, 4 ténors, 7 barytons et 4 basses.
Parmi ces candidates et candidats, une jeune Toulousaine de 23 ans, la mezzo-soprano Juliette Mey, déjà remarquée par quelques grandes institutions musicales, vient d’être admise à se présenter en finale, après avoir franchi avec succès les épreuves éliminatoires ainsi que celles de la demi-finale. Elle est en outre la plus jeune chanteuse de cette édition !
Membre de la Promotion 2022 de Génération Opéra, Juliette Mey est lauréate 2022 de l’Académie du Festival d’Aix et lauréate de la 11ème Académie du Jardin des Voix sous la houlette des Arts Florissants de William Christie et Paul Agnew. Elle étudie actuellement au CNSMD de Paris, après avoir été reçue, à l’unanimité du jury, au concours d’entrée en février 2021.
Elle a débuté sa formation lyrique à la Maîtrise du Conservatoire de Toulouse (dirigée par Mark Opstad), où elle a d’abord suivi les cours de technique vocale de Léa Pasquel avant d’entrer dans la classe de cette dernière au CRR de Montpellier pour un cursus complet de chant jusqu’au DEM (Diplôme d’études musicales), obtenu en 2021. Elle a complété cette formation généraliste, étant admise en 2018 au Pôle Baroque de Toulouse pour un cursus de 3 ans consacré à la musique française, anglaise, allemande et italienne (XVIIe et XVIIIe) avec notamment Salomé Haller, Jérôme Corréas et Samuel Crowther.
En 2021 elle a l’opportunité de se perfectionner lors d’un stage avec la grande mezzo Jeanne Piland, maestra de sa professeure Léa Pasquel ; elle est cette même année lauréate du Concours Jeunes Espoirs Raymond Duffaut d’Avignon, au cours duquel elle remporte 3 prix : le premier prix de sa catégorie « Jeune talent », le prix du meilleur interprète du répertoire Italien et le prix du public.
A noter pour 2022-2023 : le rôle-titre de La Cenerentola dans une version « jeune public » de l’opéra de Rossini donnée au Théâtre des Champs-Élysées puis à l’Opéra de Rouen, ses débuts à l’Opéra de Paris dans une mélodie de Liszt chantée lors des représentations du ballet Mayerling au Palais Garnier et des concerts aux côtés de l’Orchestre national Montpellier Occitanie puis des musiciens de l’Orchestre d’Auvergne. En outre, depuis quelques années, Juliette Mey travaille régulièrement avec Christophe Larrieu, assistant chef d’orchestre de l’Opéra national du Capitole de Toulouse.
Elle se produit il y a quelques semaines à Tel Aviv avec les Talens Lyriques et Christophe Rousset.
Juliette Mey est représentée par l’agence RSB Artists depuis 2022.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse