Après avoir monté une maison de disque (Maltrack Music), réalisé plus de 25 singles, 7 EP mais aussi une série sur Youtube, Mohand Baha va sortir son quatrième album. Un projet qui vient accompagner sa série Kartouche puisque c’est la bande originale de cette dernière. Entretien avec l’homme aux multiples casquettes.
La rédaction : comment tu as découvert ta vocation pour la musique ?
Mohand : J’ai toujours fait de la musique, à cinq ans environ mes parents m’ont fait faire du piano puis mon grand-père m’a offert un piano électrique plein de petites options. Plus tard c’est ma sœur qui avait un lecteur de cassette, je me souviens je m’enregistrais avec le petit micro intégré et je chantais des trucs claqués. Je n’ai jamais eu de moment sans musique, j’en ai toujours fait. Ça fait partie de ma vie.
Est-ce que c’était une évidence de faire du rap spécifiquement ou c’est une passion qui est venue avec le temps ?
Mohand : Jusqu’à mes onze ans j’étais un fan de musique classique, mes artistes préférés c’était Mozart et Vivaldi. J’ai vécu à Londres dans un quartier jamaïcain et ma sœur dansait le ragga (abréviation de raggamuffin, sous genre de musique issu du reggae) et là c’est le début de la musique « rythmé » pour moi.
Après comme tous les enfants/adolescents des années 90 je pense, j’ai connu Eminem, Dr Dre et 50 cents. Ils m’ont matrixé à fond jusqu’à ma vie de jeune adulte puis Orelsan est arrivé sur la scène française. Je me suis inspiré d’eux et je refaisais un peu par mimétisme puis j’ai fini par me l’approprier avec ma touche personnelle en plus.
Un jour j’ai rencontré Pone aka Guilhem Gallart, producteur de la Fonky Family, il m’a dit que c’était bien mais que je devais sortir de « l’Eminem français ». C’est à ce moment que je me suis dit « ah ouais ok, je ne suis pas à côté de la plaque ».
Est-ce qu’aujourd’hui tu vis de ta musique ?
Mohand : Effectivement je vis de ma musique, j’ai beaucoup de chance parce que je fais partie de la catégorie où il y a un public. Je suis énormément reconnaissant de ça, je sais que je suis un privilégié. Après en vivre, oui mais c’est les montagnes russes, parfois je peux avoir des mois où je vais compléter mes revenus avec de l’animation dans les écoles.
On s’exprime sur ta vie professionnelle mais on oublie de dire que tu as deux enfants, est-ce que tu arrives à trouver le temps pour eux ?
Mes deux enfants prennent beaucoup de place dans ma vie, le plus important pour moi c’est d’être un bon père. Oui je prends le temps de me consacrer à ma famille, mes enfants font partie de mon identité. Puis j’ai de la chance, j’ai une compagne qui me soutient. Elle me supporte plus que n’importe qui pourrait le faire.
Après ma vie de famille ne me fait pas oublier ma musique, lorsque ma fille est née je faisais quand même des sons j’arrivais à écrire deux morceaux par mois. Être père ça fait partie de mon identité tout comme la musique.
Qu’est-ce que tu ressens lorsque tu rends un projet public ?
En fait durant toute la création je suis pressé de le partager. En revanche quand je l’ai publié j’ai toujours le reflexe de me demander ce que je vais faire après, je n’aime pas l’ennui. Dans ma vie je n’ai pas une minute où je trouve le temps long, même quand j’étais enfant. Je me souviens à huit ans je voulais organiser un spectacle de feu d’artifice, j’ai toujours eu la volonté de créer des trucs.
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