Matthias Goerne vous attend dans le Roi Marke du Tristan et Isolde (voir mon premier article d’annonce) ainsi qu’en récital le vendredi 24 février (programme donné dans l’article Récitals et Concerts – suite pour 2023). Quant à Nina Stemme, c’est pour le dimanche 5 mars à 16h.
Changement de programme de Matthias Goerne. Son pianiste étant hospitalisé, l’artiste propose d’interpréter le Voyage d’hiver ou Winterreise de Franz Schubert, recueil de vingt-quatre lieder auquel le chanteur incomparable, à l’extraordinaire technique vocale, prête la beauté de son timbre aussi rare que celui d’une mythique Kathleen Ferrier, pour les Anciens. Avec Goerne, c’est le vers ou la phrase entière dont la teinte se détermine avec une infinité de nuances graduées du triple piano au mezzo forte, toutes absolument respectées. Au piano, Anton Meijas l’accompagne. Ce jeune pianiste de 21 ans, né à Helsinki, aux origines cubaines, a commencé à jouer à l’âge de cinq ans. En 2010, il a rejoint le département jeunesse de l’Académie Sibelius. Il continue ses études au Curtis Institute of Music. Il fait ses débuts en tant que soliste, et il a remporté le premier prix du concours de piano à Arvika, en Suède, par décision unanime du jury, à 17 ans. On notera avec intérêt qu’il a déjà ! été soliste dans un concert dirigé par Klaus Makela, mais aussi Tarmo Peltokoski, à l’Hollywood Bowl dans le concerto de Grieg !!
Dans son récital, la soprano suédoise Nina Stemme sera accompagnée par le pianiste suédois Magnus Svensson, dans un riche programme dont les couleurs seront en adéquation avec celles du moment sur la scène du Théâtre de l’Opéra national du Capitole de Toulouse.
C’est une des plus belles voix d’aujourd’hui, en pleine maturité, le summum de la réussite, acquise savamment avec toute la patience et la ténacité requises, et qui maintenant brille au firmament des affiches de certains ouvrages d’opéras qui la rendent incontournables, faisant des jaloux, des déçus mais aussi combien d’heureux quand elle est sur scène. Ces derniers ont pu juger de son absolu épanouissement de soi dans la plénitude vocale.
Par exemple, dans le rôle d’Isolde qui est celui qui comporte le plus de mots à chanter, conçu pour être incarné et interprété du début à la fin, elle fait preuve de toute l’endurance qui l’amène à ce sommet final. Une chose est certaine, Nina Stemme excelle dans quasiment tous les grands rôles wagnériens et, cela va de soi, ceux de Richard Strauss. Une petite touche de Zemlisky avec Nyssia, un peu de Puccini car, comment ne pas être tentée par Minnie de La Fanciulla del West, encore une femme à poigne, mais encore Turandot et même Tosca, une pincée de Bartok avec Judith du Château de Barbe-Bleue. « Mon cœur est à Verdi, ma voix est à Wagner » dit-elle.
Décidément, l’inventaire de ses rôles favoris ne montre que des femmes dits “de caractère“, particulièrement intenses, dira-t-on. Et des ouvrages dans lesquels l’orchestre a un rôle aussi essentiel. Le récital est en langue allemande, langue dans laquelle elle est le plus à l’aise car proche de la langue suédoise, mais elle trouve la langue russe merveilleuse à chanter et ce serait sa langue préférée mais voilà, Isolde c’est en allemand et Elektra, aussi, les deux rôles qu’elle chante le plus en ce moment. Et puis, on ne peut pas chanter Katerina dans Lady Macbeth de Mtsensk de Chostakovitch tous les jours, non plus !
Programme
RICHARD WAGNER (1813-1883)
Wesendonck-Lieder (Mathilde Wesendonck)
1. Stehe still!
2. Der Engel
3. Im Treibhaus
4. Schmerzen
5. Träume (1813-1883)
RICHARD WAGNER / FRANZ LISZT (1811-1886)
Am stillen Herd (Paraphrase pour piano d’après Les Maîtres chanteurs de Nuremberg)
SIGURD VON KOCH (1879-1919)
Die geheimnisvolle Flöte / La Flûte mystérieuse
(Hans Bethge d’après divers poètes chinois anciens)
1. Die Lotusblumen
2. Die traurige Frühlingsnacht
3. Der Unwürdige
4. Die geheimnisvolle Flöte
5. Herbstgefühl
Entracte
GUSTAV MAHLER (1860-1911)
Kindertotenlieder / Chants sur la mort des enfants (Friedrich Rückert)
1. Nun will die Sonn’ so hell aufgehn
2. Nun seh’ ich wohl, warum so dunkle Flammen
3. Wenn dein Mütterlein
4. Oft denk’ ich, sie sind nur ausgegangen
5. In diesem Wetter, in diesem Braus
KURT WEILL (1900-1950)
Surabaya Johnny (Bertolt Brecht)
Nannas Lied (Bertolt Brecht)
Youkali (Roger Fernay)