Daniel Darc, nous l’avons tant aimé… Il était le parolier le plus doué de sa génération et du rock français. De l’étoile filante Taxi Girl (devenue culte) à ses brillants albums solos, il savait nous toucher au plus profond de nous-mêmes. Malgré son côté poseur (tellement courant dans le rock, hélas), infantile, parfois pathétique, paumé, drogué, Darc était un poète, et l’un des meilleurs.
Pias ressort Sous Influence Divine, initialement paru en mai 1989. On y trouve des titres sortis juste à la fin de Taxi Girl, en 1986, produits par le regretté Jacno.
Et des morceaux enregistrés deux ans plus tard, avec l’excellent guitariste plein de style Alice Botté (futur guitariste de Jad Wio notamment).
On y retrouve des thématiques chères à Darc comme sa foi protestante (commune d’ailleurs à Jacno) sur « Sous Influence Divine », ou ses blessures et espoirs d’amour ( « Ce Qu’Il Y A Dans Tes Yeux », « Toutes Les Filles Sont Parties »). « Pars Sans Te Retourner » (qui fut le premier 45 tours solo de Darc) sonne comme une lettre d’adieu à Mirwaïs et à Taxi Girl.
Daniel Darc reprend aussi sur cet album « Comment Te Dire Adieu » (la même année que Jimmy Sommerville) de Françoise Hardy.
En bonus, une démo du superbe « Feu follet », et l’on sait que le roman désespéré de Drieu La Rochelle et la figure inspirante de Jacques Rigaut comptaient beaucoup pour Daniel Darc. Également, la magnifique déclaration d’amour et poème urbain « La Ville » (produit par Etienne Daho), comme un démenti au « Paris » de Taxi Girl, quelques années plus tôt. À l’époque, Darc épelait Paris « M.E.R.DE. », là « il n’y a que la ville pour [lui] plaire ». Cette mélancolie vagabonde, au gré des rues et des toits, Darc la chante aussi sur « Juste Toi Et Moi ».
Daniel, tu nous manques…
Daniel Darc Sous Influence Divine (PIAS)
Très beau documentaire sur Daniel Darc :