Avec un rap plus pop que d’habitude, Lomepal viendra interpréter « Mauvais Ordre » au Zénith de Toulouse le 16 mars 2023. Dans ce nouvel album, le rappeur parle de solitude volontaire et involontaire mais aussi d’addictions, qu’il s’agisse des siennes ou de celles des autres. Un véritable succès auprès de sa fan base inconditionnelle, après 3 ans d’absence.
Le retour de Lomepal a fait l’effet d’une bombe. Avec « Mauvais Ordre », le rappeur réalise déjà un beau succès commercial. À peine une semaine après sa sortie, le projet récoltait déjà presque 30.000 ventes physiques et 20.000 en streaming. Les places pour son concert annoncé le 16 mars 2023 au Zénith de Toulouse ne devraient donc pas faire long feu.
Ses titres plus pop, plus acoustiques, et sans featuring ont su conquérir son public, fidèle au poste après trois années de pause. Ses inspirations se précisent au fil de l’album. On semble entendre des influences à la Supertramp, puis des références sonores à The Strokes, voire également à Alt-J. Un heureux mélange.
Côté texte, les mêmes thèmes sont récurrents dans les 15 titres qui composent « Mauvais Ordre ». Dans un premier temps, on retrouve la solitude ; celle choisie, et celle subie (notamment en amour). Également omniprésent dans l’album : les addictions. Celles de Lomepal, avec l’alcool en tête de proue, et celles des autres, principalement évoquées dans le titre « Crystal ».
S comme Superman… et Solitude
En premier lieu, dans la chanson éponyme de son nouveau projet, l’artiste nous dit : « J’ai un pouvoir comme Superman : ouais ouais, j’suis super à l’aise quand j’suis super seul ». Une référence à la Forteresse de la Solitude, repère secret du super-héros. Cette solitude semble donc, de prime abord, voulue.
Il appuie cette impression dans d’autres titres :
- « J’prends plus d’appels, je lis plus aucun message », Tee.
- « Ne viens pas m’voir, j’répands une vibe noire dans un appart’ feng shui », Auburn.
- « Il se pose des questions et il essaie d’aller dans le contact avec les autres mais il sent que chez lui, c’est pas naturel, tu vois ? », Skit-il (interlude).
L’artiste se met ensuite clairement en opposition avec le reste du monde dans la suite de l’album. Tout devient dichotomique. Il dit notamment « Soit c’est ce monde, soit c’est moi » dans l’introduction de 50°, et « Chacun sa vérité, chacun son prisme » dans Hasarder.
Invisible dans le noir
On comprend une fois de plus que Lomepal se sent différent, voire carrément invisible :
- « Dans le noir, ils pourront pas se voir, et pour moi, ça changera rien vu qu’j’suis invisible », Le miel et le vinaigre.
- « Si si, j’suis un fantôme dans le noir », Maladie moderne.
Puis Lomepal se dévoile de plus en plus, et il devient clair que, la solitude, quand il s’agit d’amour, il n’en veut pas. Et ce, plus particulièrement dans les deux titres finaux de l’album. « Mon Dieu, qu’elle me manque. Tout s’éteint decrescendo. Ma Terre s’arrêtera bientôt, et c’est la faute de quelqu’un d’autre », confie le rappeur dans Decrescendo.
« Elle » est sa drogue, et il ne voudrait surtout pas être passé à côté, comme il le dit dans Pour de faux : « Mais si j’fais rien qu’un choix contraire, j’pourrais plus la rencontrer. Faut qu’je puisse la rencontrer ». Outre l’amour, Lomepal semble avoir d’autres addictions, moins poétiques.
« Rhum, clope, rancune, j’ai tout combiné »
Si une goutte d’eau peut faire déborder le vase, une goutte de rhum comblerait le vide du rappeur. L’alcool est cité dans de nombreuses – en vérité la quasi totalité – des chansons de « Mauvais Ordre ».
- « J’me sers un grand verre de rhum pur sur une goutte de soft », Mauvais ordre
- « Verre de rhum à 50 degrés », 50°
- « Ce soir, pour l’même verre de poison, j’ai du payer doublement », Hasarder
- « Ce soir, je r’verrai ton match avec un peu d’alcool », À peu près
- « Attends un peu avant d’rentrer les chaises, j’voudrais un verre, pas un nouvel échec », Le miel et le vinaigre
- « J’ai mis ma veste pour sortir boire un verre », Maladie Moderne
- « Rhum, clope, rancune, j’ai tout combiné », Tee
- « J’les regarde sans toucher à ma piña »,Prends ce que tu veux chez moi
- « Donc lève ton verre, on fête la laideur involontaire », Auburn
- « Bourré dans un bar, j’chante des chansons que j’aime pas », Pour de faux
Une avalanche de paroles en rapport avec la situation d’ébriété, dans laquelle Lomepal semble se complaire, alors plus à l’aise avec lui-même.
La fragilité du cristal
Dans Crystal en revanche, il n’est plus question d’alcool, ni même de Lomepal lui-même. Il nous raconte, à travers ses yeux, l’addiction d’une de ses amies à ce qui semble être de la méthamphétamine. Il explique alors à quel point il est dur pour elle de ne pas rechuter. Le ton n’est pas à l’amusement, ni aux faux-semblants, sans tomber dans l’accablant.
« Elle me demande si j’veux bien jeter les cristaux qu’elle a caché dans une boîte de conserve. Elle dit qu’elle a peur de plus contrôler son addiction. J’ose pas lui dire que c’est justement ça le concept », raconte-t-il.
Avec des vérités simples, l’artiste nous donne à écouter ce qui semble être inspiré de son vécu, mais contrairement à ces précédents albums – « SPLIT » et « Jeannine » – « Mauvais Ordre » n’est pas autobiographique. Lomepal semble en effet, en réalité, plus en paix avec lui-même aujourd’hui, après une pause en tous cas fructueuse en inspiration.
Réservations sur le site du Zénith de Toulouse