Le Visiteur du futur, un film de François Descraques
S’il serait imprudent d’affirmer que le genre science-fiction fait florès dans le paysage cinématographique français, ce serait encore plus téméraire de ne pas reconnaître qu’en la matière, François Descraques vient de le porter à un niveau inconnu jusqu’alors.
Démarrée sur Youtube il y a pas mal d’années, la web série Le Visiteur du futur atterrit aujourd’hui sur grand écran. Peu importe que vous soyez ou pas accro à cette série, le film sous rubrique est parfaitement indépendant de celle-ci.
Nous sommes donc en 2555, demain en somme. La Terre, en situation post apocalyptique, agonise littéralement suite à des explosions nucléaires en chaîne, au dérèglement climatique et autres joyeusetés. Mais les siècles à venir ont développé un savoir qui permet de voyager dans le temps. Nous croisons donc un Visiteur du futur qui a pour mission de revenir dans le passé afin d’essayer de stopper la mise en place plus que douteuse d’une centrale atomique. Malheureusement c’est sans compter sur les redoutables Brigades temporelles chargées de le pourchasser afin de ne pas créer de paradoxe temporel, en gros de ne pas modifier l’Histoire.
Le premier long de François Descraques est une véritable réussite. Non seulement il revisite la SF en la mixant façon action/comédie/suspense/émotion/humour/SFX, mais il introduit habilement un sujet écologique qui ne peut que nous interpeller d’autant qu’il le renforce par un biais inattendu, celui du conflit intergénérationnel. D’un côté un politicien gérant l’immédiat et se moquant des conséquences à venir, de l’autre sa fille qui voit beaucoup plus loin.
Parfaitement maîtrisé et monté, ce film, outre des caméos amusants (McFly et Oli, David Marsais, Monsieur Poulpe…) met en avant des comédiens français de tout premier plan. Il en est ainsi d’Arnaud Ducret (c’est lui le politicien), Enya Baroux (sa fille écolo), Florent Dorin (le Visiteur) mais aussi Raphaël Descraques (le frère de, ici complétement déjanté) et bien d’autres tous aussi jubilatoires.
Nous avons rencontré François Descraques
Comment avez-vous découvert la Science-fiction ?
C’était en 1995, mon père, alors que j’avais 10 ans, m’a donné un roman de sf. Le deuxième livre que j’ai lu. J’ai immédiatement enchaîné avec 2001, Odyssée de l’espace, Blade Runner puis Retour vers le futur.
La sf dans le panorama cinématographique français ?
Autant les professionnels que le public pensent que ce domaine est purement américain. C’est faux car il y a d’autres cinémas, japonais et anglais notamment, qui font de l’excellente sf. Ce qui est vrai par contre c’est que la sf française est très souvent sombre et pessimiste et donc très peu populaire.
Le choix d’Arnaud Ducret ?
C’était mon premier choix. Il est capable d’être ce politicien près du peuple, qu’il arnaque mais qui est adoré. Ma référence est clairement Jacques Chirac. Arnaud s’est parfaitement intégré à l’équipe, a su trouver sa juste partition sans tirer la couverture à lui. Je dois dire aussi qu’il a été très « compréhensif » …budgétairement parlant.
Raphaël, parlez-nous du travail en famille ?
Le but était de transformer ce qui était pendant longtemps un jeu durant les week-ends en famille en un vrai travail tout en gardant le côté ludique.