Salome Jordania a commencé des études de piano à l’âge de sept ans dans sa ville natale de Tbilissi, en Géorgie. Très jeune, elle a remporté de nombreux prix dans son pays. Elle a ensuite poursuivi ses études aux États-Unis et où elle a obtenu un Bachelor à la Juilliard School ainsi qu’un Master à la Yale University School of Music
Durant ses études aux États-Unis, Salome Jordania a reçu de nombreuses récompenses : elle a remporté le prix Norma Fischer au Concours international Wideman de Shreveport, a été lauréate du Concours de Concerto de l’Eastern Connecticut Symphony Orchestra et a remporté plusieurs prix au Concours International de piano Jose Iturbi. Elle a, en outre, reçu le prix Georges Cziffra de la Fondation Cziffra à Vienne, en Autriche. Plus récemment, elle a remporté le concours international New York Concert Artists, ce qui lui permettra de donner son premier récital à la Philharmonie de Berlin en mars 2023.
Salome Jordania se produit en récital solo et avec orchestre dans de nombreux pays. Elle sera pour la première fois en France lors du festival international Piano aux Jacobins. Avant son récital du 13 septembre prochain au cloître des Jacobins, elle a très aimablement accepté de répondre à quelques questions.
Classictoulouse : Quand et comment avez-vous décidé de vous consacrer à la musique ?
Salome Jordania : Dès mon enfance, j’ai assisté à des opéras, des ballets et des concerts symphoniques dirigés par mon père. J’ai toujours été attirée par la musique mais je n’ai commencé des études de piano qu’à l’âge de 7 ans. Je n’ai jamais eu à prendre de décision pour me consacrer à la musique car cela est venu tout naturellement. J’ai toujours aimé jouer et partager ma musique avec un public.
Quels sont les artistes, pianistes ou autres musiciens dont l’influence a été importante pour vous ?
S. J. : J’ai grandi dans une famille de musiciens qui m’ont guidée et inspirée durant toute ma vie. Une musicienne qui a probablement joué un rôle majeur dans ma trajectoire musicale a été ma professeur géorgienne Natalia Natsvlishvili, avec laquelle j’ai eu le privilège de travailler de l’âge de 7 ans à l’âge de 25 ans. Elle a enrichi mon imagination musicale, ma compétence pianistique et a formé mon idéologie et mes valeurs personnelles.
Vous avez remporté des prix importants dans des concours internationaux. Considérez-vous que ces concours soient nécessaires, utiles ?
S. J. : Absolument ! Outre le fait qu’ils génèrent du stress et comportent des aspects difficiles, ils représentent le meilleur moyen de rencontrer d’autres musiciens, de s’en inspirer, quel qu’en soit le résultat. Le plus important dans ces concours est la période de préparation pendant laquelle les pianistes s’approprient un grand répertoire. Et je pense finalement que je n’entre pas en compétition contre les autres, mais seulement contre moi-même et je m’efforce de délivrer dans ces moments-là l’interprétation la meilleure et la plus convaincante.
Comment construisez-vous votre répertoire et comment évolue-t-il ? Avez-vous des compositeurs favoris avec lesquels vous vous sentez plus à l’aise ?
S. J. : Je crois que je possède un répertoire large et très divers en termes de styles et de périodes musicales. Dès ma prime jeunesse, mon professeur m’a incitée à m’attaquer à ce qui est nécessaire à ma progression, plus qu’à ce qui me semble plus « confortable ». Bien que j’aime jouer tous genres de musique, je sens que mon caractère est proche de la musique des grands romantiques : Schumann, Scriabine, Schubert, Brahms, Liszt etc.
Avez-vous une préférence entre le récital, la musique de chambre et le concert avec orchestre ?
S. J. : Je pense que chacune de ces disciplines requiert une approche et des aptitudes différentes. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir les pratiquer toutes de nombreuses fois et je les aime vraiment toutes.
Que représente pour vous ce prochain récital au festival Piano aux Jacobins ? Comment avez-vous choisi votre programme ? Pouvez-vous nous en parler ?
S. J. : C’est un grand honneur de participer à Piano aux Jacobins et de figurer aux côtés de musiciens aussi respectés. Je suis très reconnaissante et particulièrement impatiente de partager ma musique avec le public. Mon programme pour le festival réunit des pièces de compositeurs maîtres du piano autant que de l’écriture orchestrale. La Sonate op. 31 n° 1 de Beethoven est l’une des partitions les plus humoristiques qu’il ait jamais écrites. Le deuxième mouvement contient de nombreux éléments opératiques que j’ai décidé d’associer à la Valse de Liszt basée sur le chef-d’œuvre de Gounod, son opéra Faust. A la suite d’Arabesque de Schumann, l’une des œuvres les plus intimes et particulières de la littérature pour piano comme « plat principal », j’ai choisi la Sonate n° 3 de Brahms, fortement influencée par les symphonies de Beethoven.
Nous sommes très impatients de vous voir et vous entendre à Toulouse.
S. J. : Ce sera ma première venue à Toulouse et je suis moi aussi très impatiente de rencontrer tout le monde.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse