Les Vieux Fourneaux 2 : Bons pour l’asile, un film de Christophe Duthuron
En 2018, Christophe Duthuron nous régalait avec l’adaptation des tomes 1 et 3 de la célèbre bd franco-belge éponyme cosignée Wilfrid Lupano et Paul Cauuet. Près d’un million d’entrées au compteur ! Du coup, le réalisateur de Vieux Fourneaux 2, récidive, confiant le scénario au duo d’origine. Et de reprendre quasiment la même distribution à l’exception notoire, pour raison de santé, de Roland Giraud, amené à céder le rôle d’Antoine à Bernard Le Coq.
Grâce à la générosité de Fanfan (fantastique Claire Nadeau), richissime propriétaire d’un superbe immeuble parisien, Pierrot (explosif Pierre Richard) y héberge des migrants en toute clandestinité. Sauf qu’un héritier de Fanfan, voyant la fortune promise naturellement lui échapper, décide de faire passer celle-ci pour folle et, surtout, de signaler à la police les occupants. Pierrot monte immédiatement une opération exfiltration direction la campagne et la maison de son ami Antoine, celui-ci au courant de…rien ! Bon gré mal gré Antoine accepte cette compagnie hétéroclite d’exilés du Moyen Orient. Or, pour compliquer la situation, le maire du village, Mr Larquebuse (formidable Armand Cazeneuve) est en campagne électorale et, ayant été informé de la présence d’étrangers sur son territoire, a bien peur qu’en acceptant la situation, sa énième réélection soit compromise.
Inutile de vous dire que, même si le montage montre ici quelques faiblesses, le rythme et les punchlines sont au rendez-vous d’une comédie finalement irrésistible. D’autant qu’au passage, et lors d’une fête qui tourne court, le problème des migrants est abordé de manière ultra-frontale qui vous prend autant par surprise qu’à la gorge. Sans oublier une référence à la période 39/45 du siècle dernier français qui crée subtilement un parallèle avec certaines situations actuelles, avec l’excellente Myriam Boyer dans le rôle de Berthe, paysanne madrée qui n’arrête pas d’interpeller …en allemand !
Eddy Mitchell et Alice Pol sont toujours de la partie pour ce film tout à la fois tendre, cruel et drôle.
Les Vieux Fourneaux bons pour l’asile ? Oh que non !