Decision to leave, un film de Park Chan-Wook
Auréolé du prestigieux Prix de la Mise en scène à Cannes en 2022, le dernier opus du réalisateur sud-coréen Park Chan-Wook nous plonge, au travers d’un véritable polar, dans les affres d’une passion sentimentale aussi délétère que dangereuse. Sublime !
Busan, mégalopole portuaire de près de 4 millions d’habitants, Corée du Sud. C’est le terrain de manœuvre de l’inspecteur Hae-joon. Passionné par son travail, il y passe le plus clair de son temps, délaissant une épouse attendant patiemment son retour. De plus en plus morose, de filatures inutiles en planques qui ne le sont pas moins, il attend l’affaire, criminelle de préférence, qui lui redonnera goût …à la vie. Cette affaire, la voilà. Le cadavre d’un homme vient d’être découvert à l’aplomb d’un pic vertigineux. Plusieurs hypothèses : une maladresse mortelle, un suicide, un crime ? L’inspecteur va immédiatement soupçonner sa veuve, Sore. Problème majeur : elle a un alibi. Autre problème : Hae-joon ressent envers elle une attirance dont il est inutile de préciser la nature… Faute de preuves, l’enquête est close. Le temps passe et voici qu’un nouveau cadavre, très lié à Sore, arrive sur le bureau de l’inspecteur. Une occasion en or de renouer avec la jeune femme. Mais est-ce vraiment une « occasion » ? Le chassé-croisé amoureux et sentimental que nous livre ici le réalisateur Park Chan-Wook
est totalement vertigineux. Il réclame assurément un minimum d’attention de la part du spectateur. Mais voilà, l’œuvre cinématographique est là dans toute sa puissance esthétique : cadrage, montage, lumière, musique, scénario, direction d’acteur. Chaque plan est un monument et celui qui termine le film vous hantera longtemps assurément.
Park Chan-Wook, le réalisateur de Old Boy et Mademoiselle nous entraîne sans ménagements dans les tourments d’un homme vacillant entre deux mondes, victime, peut-être, d’une manipulatrice hors pair.
Réunissant deux comédiens exceptionnels : Tang Wei (Sore) et Park Hae-il (Hae-joon), véritables paradigmes d’une sensualité aussi douloureuse que dévastatrice, Park Chan-Wook signe à nouveau un opus d’une émouvante beauté formelle.
Park Chan-Wook – Déjà une icône du 7e art !
Son diplôme de philosophie en poche, le jeune séoulite commence à publier des essais critiques sur…le cinéma ! Il ne résiste pas longtemps à l’envie de tourner un premier long métrage. Nous sommes en 1992, il a 29 ans. C’est un échec qui va l’éloigner des plateaux pendant 5 ans. La suite est une lente mais certaine ascension d’un cinéaste devenu aujourd’hui majeur dans le monde du 7e art. Multi récompensé, à Cannes notamment, il creuse le sillon d’une œuvre originale en même temps que d’une perfection technique sidérante.