Notre-Dame brûle, un film de Jean-Jacques Annaud
15 avril 2019, la France puis le monde entier ont les yeux rivés sur une catastrophe : Notre-Dame de Paris est en feu. Nous connaissons la suite. Approché pour réaliser un film de montage d’archives à grand spectacle et pour grand écran, Jean-Jacques Annaud, riche de toute la documentation qui lui est transmise alors, décide d’opter pour un docu-fiction. Une réussite magistrale.
Le dernier long du réalisateur du somptueux Nom de la Rose nous fait revivre ces heures d’angoisse au long desquelles nous avons cru un moment que la cathédrale la plus célèbre de la chrétienté allait disparaitre. Grâce à un scénario minuté, nous allons suivre, minute par minute, l’évolution de l’incendie au travers de cette cascade de contretemps, d’obstacles et de dysfonctionnements qui allait nous amener au bord du gouffre. Associant vidéos amateurs récupérées, en particulier concernant les embouteillages parisiens au moment du drame, et tournage en studio mais aussi dans les cathédrales de Sens, Amiens et Bourges ainsi que dans la basilique Saint-Denis, nous voici au cœur de l’incendie, sur les pas des pompiers. Hyper documenté sur cet événement, notamment auprès des témoins-acteurs de cette folle journée, Jean-Jacques Annaud nous offre un véritable thriller. Bien sûr nous connaissons le dénouement mais le sujet ici est plutôt le formidable engagement de ces fameux soldats du feu, leur courage, leur abnégation, leur refus téméraire de laisser ce monument disparaître.
Plusieurs scènes sont particulièrement marquantes, dont celle du sauvetage de la Couronne du Christ. Il y en a bien d’autres. En dehors de deux scènes fictionnelles, très courtes heureusement car parfaitement inutiles (le chat et la petite fille à la bougie), tout le reste est parfaitement validé, jusqu’au clin d’œil complice (?) d’Emmanuel Macron aux pompiers partant à l’assaut des flammes. Pas de stars du 7e art ici, l‘écran étant largement occupé par la bâtisse martyrisée, mais des comédiens qui ont eu souvent très chaud pendant le tournage…Voilà, il n’y a rien d’autre à dire. Le résultat est sidérant, fascinant, émouvant. Un grand film témoignage.
Jean-Jacques Annaud – Cinéaste français multi couronné
Ce fils de cheminot est né pour faire des voyages. Normal. D’ailleurs sa filmographie en témoigne. Diplômé de l’IDHEC, il frappe fort en obtenant, pour son premier long, l’Oscar du Meilleur film étranger en 1977 (La Victoire en chantant). Il a alors 34 ans ! La suite de la carrière, même si elle n’est pas pléthorique (15 films à ce jour quand même) est constamment couronnée. Pas moins de 4 Césars ! De l’Afrique au Tibet en passant par la Chine, celui qui habite aujourd’hui Los Angeles, conjugue deux bonheurs : sa passion pour les voyages et celle pour le cinéma, dont il est l’un des plus talentueux représentants hexagonaux.