Moonfall, un film de Roland Emerich
De Godzilla à Independance Day, de Stargate au Jour d’après, le cinéaste allemand Roland Emerich s’impose aujourd’hui comme le plus habile faiseur en matière de film-catastrophe. Son dernier opus le confirme.
Un peu dans l’esprit du génial Don’t look Up, Déni cosmique (Netflix), KC (John Bradley), geek un brin complotiste, s’aperçoit, à ses temps perdus, que la Lune est en train de légèrement dévier de son orbite. Problème, ce faisant, notre cher satellite se rapproche dangereusement de la Terre. L’extinction de la race humaine est pour demain matin. Bien sûr, personne ne croît à de pareilles imprécations. Il arrive cependant à convaincre du danger Jo (Halle Berry), une astronaute qui, devant l’évidence, persuadera la NASA de monter une mission pour aller voir de près ce qui se passe. Dans la tête de KC, un mystère est en train de se dévoiler. Il est sûr que la Lune n’est autre qu’une mégastructure. Pour lui, elle n’est pas naturelle mais… artificielle ! Alors, pourquoi change-t-elle d’orbite ?
Ce qu’ils vont découvrir dépasse l’entendement et nous plonge dans les origines de l’Humanité et même plus simplement de la vie. Pendant ce temps, la Lune se rapproche de la Terre avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer, film-catastrophe oblige. Le scénario, et c’est souvent un principe dans ce genre, conjugue l’intime à l’universel et nous n’y coupons pas. Sur Terre, des familles décomposées se recomposent alors que dans les cieux le combat est titanesque. Inutile ici de chercher des performances d’acteurs. Heureusement d’ailleurs !
Le challenge est d’en mettre plein les yeux et il faut reconnaître qu’en dépit de toute logique scénaristique, le but est atteint. Et même dépassé ! Cela dit, en creux, Roland Emerich nous parle d’Intelligence Artificielle et du danger de se laisser submerger par un tel processus. Alors, même si, au passage, il fait un clin d’œil appuyé à Elon Musk, ce film, outre un excellent produit de divertissement, avec le suspense, l’émotion, l’action, les effets spéciaux et l’humour qui vont avec, est également une interrogation assez pertinente sur notre avenir. Et ses dangers technologiques !
Roland Emerich – Peintre ? Sculpteur ? Non, cinéaste !
C’est après avoir fait de solides études de peinture et de sculpture que le jeune Roland part pour Munich étudier le cinéma. Très rapidement son goût pour la science-fiction va marquer son œuvre. Et c’est donc tout naturellement qu’il va s’installer aux Etats Unis. C’est là que sa carrière va prendre son envol. Stargate, la porte des étoiles en 1994, il a alors 39 ans, le propulse sous les sunlights et lui permet, deux ans après, d’affirmer son style avec Independance Day. Un triomphe planétaire. Il fait peu d’écarts au genre qui le glorifie, si ce n’est le film 10 000, une aventure préhistorique. Incontestable maître es-blockbuster, Roland Emerich est devenu l’un des cinéastes les plus rentables d’Hollywood.