Des personnalités toulousaines dévoilent à Culture 31 leurs goûts, leurs passions, leurs jardins secrets, le tout devant l’objectif de Pierre Beteille. Aujourd’hui, c’est Jules Garcia, président de l’association Toulouse Guitare, qui se prête à l’exercice.
Jules Garcia est né le 07 Juin 1960 à Badajoz, en Espagne, dont il est originaire. Dès l’âge de deux ans, il rejoint la France et plus précisément Toulouse où il fera toutes ses études jusqu’à l’université où il entame des études de droit. Très attiré par le sport, il changera radicalement d’orientation pour se tourner vers la kinésithérapie qu’il pratiquera en centre de rééducation, en clinique, en libéral, avant d’exercer dans un Ehpad en tant que cadre de rééducation où il est en charge également de la recherche sur les nouvelles technologies et leur application dans à l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Depuis tout petit, il est fasciné par la guitare qu’il entreprend d’apprendre dès l’âge de 14 ans en autodidacte avec un ami et son professeur de musique du lycée. Cet instrument ne le quittera plus jusqu’à ce jour où en tant que président de l’association Toulouse Guitare il consacre toute son énergie à faire rayonner la guitare entouré d’une équipe d’exception.
Ce que vous préférez dans la musique ?
Le fait qu’elle soit universelle, qu’elle puisse toucher chacun d’entre nous au plus profond de nous-même. Elle a ce pouvoir d’agir sur le corps, de vous donner des frissons ou de faire monter l’adrénaline, de vous rendre triste, heureux ou en colère. Elle peut éveiller en chacun tous les sentiments et ce quel que soit son état de conscience. Le meilleur exemple est que cette magie fonctionne aussi sur les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer, même à un stade très avancée.
Ce qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Deux événements m’ont donné envie de faire de la musique : le fait que mon père chantait extrêmement bien, notamment des chansons du folklore espagnol, et ensuite l’écoute d’un enregistrement d’Ida Presti qui m’a émerveillé et qui m’a convaincu que la guitare serait ma compagne pour très longtemps.
Votre guitariste préféré ?
Je tricherai un peu en vous en donnant deux : tout d’abord Ida Presti car, comme je vous l’ai dit, cela m’a énormément touché et c’est ce qui m’a donné envie de faire de la musique. Ensuite Thibaut Garcia. Je pense qu’il y a une explication très logique : c’est qu’il a une façon de faire de la musique qui me touche beaucoup car nous avons certainement des sensibilités très proches par notre vécu commun. Nous avons le même langage.
Votre meilleur souvenir gastronomique ?
C’est un repas gastronomique chez Richard Coutanceau à La Rochelle, il y a de cela environ 35 ans, avec des amis pendant mes études. J’ai découvert la grande cuisine, l’importance de la qualité des produits, l’art de la table et du service. Ça a été une révélation pour moi.
Le restaurant où vous rêveriez d’aller ?
Certainement chez Pierre Gagnaire J’aime beaucoup le personnage et la façon dont il parle de la gastronomie. On retrouve de la poésie et de la beauté dans ses discours ainsi que dans ses menus.
Une personne qui n’est plus et que vous aimeriez revoir ou rencontrer ?
J’ai deux personnages que j’aurais vraiment aimé rencontrer et qui m’ont toujours fasciné : Georges Brassens et François Rabelais. Et je retrouve un trait commun aux deux personnages qui est, en dehors de leur écriture extraordinaire, ce pouvoir d’exprimer des pensées très profondes.
Votre plat favori ?
Le sandre en croute.
Le don ou le talent que vous aimeriez avoir ?
J’aurais aimé en toute utopie avoir le don de guérison. La santé est le domaine dans lequel j’exerce et, bien souvent, j’ai eu à connaître des cas pour lesquels notre science est encore impuissante.
Le défaut pour lequel vous avez de l’indulgence ?
La naïveté car si elle est souvent un défaut pour celui qui en est pourvu, elle n’est le fruit d’aucune perversité ni manipulation.
Votre personnage historique favori ?
Louis XIV pour l’ouverture d’esprit dont il a fait preuve car, bien que monarque absolu, il a développé le mécénat pour de nombreux artistes, peintres, écrivains et musiciens. Il a aussi créé l’Académie française et l’Académie royale des sciences.
Personnage de fiction ?
Gandalf. Etant un adepte du Seigneur des anneaux que j’ai lu très jeune, j’ai toujours admiré l’œuvre de Tolkien et Gandalf représentait à mes yeux tout ce qu’il y avait de bon et juste dans la nature et tous les êtres vivants.
Le film dont vous ne vous lassez pas ?
Liberté-Oléron : je trouve ce film extrêmement drôle et son analyse de certaines familles en vacances est tellement juste et acérée que ce n’est peut-être pas si loin de la vérité.
Votre livre de chevet ?
L’Ecume des jours. J’ai lu ce livre pour la première fois en 4ème et je l’ai relu bien des années plus tard. A chaque fois, j’ai été abasourdi par l’écriture, la symbolique et la poésie de cet ouvrage. Il fait pour moi partie de ces livres dans lesquels on entre, on entend, on sent et on voit que cette œuvre est dédiée aux sens.
Votre série télévisée préférée ?
True Detective. Je trouve les acteurs exceptionnels et cette série vous plonge dans une ambiance extrêmement particulière et envoûtante.
La boisson qui vous rend meilleur ?
Le vin. Car il y a une diversité dans les vins qui le rend presque universel. Je l’apprécie comme un morceau de musique ou un poème et lorsque je bois un bon vin, mon humeur s’améliore.
Le cadeau que vous offrez le plus souvent ?
J’aime beaucoup offrir des objets consacrés à la cuisine ou à la pâtisserie car il s’agit d’un art dont la finalité est le partage en procurant du plaisir à autrui. Mais peut-être aussi parce que dans mon entourage nombreux sont ceux qui partagent la passion de la cuisine. Je sais que je ne me trompe pas en leur offrant de tels objets.
Le parfum ou l’odeur qui vous enivre ?
Les agrumes. J’aime leur côté vif et frais.
Le métier que vous auriez pu exercer ?
Dans la recherche spatiale
Le conseil que vous n’avez pas suivi ?
Il y en a certainement, mais je pense que dans l’ensemble j’ai à peu près suivi les conseils que l’on m’a donné. Peut-être pas toujours en temps et en heure, mais après réflexion j’ai suivi les conseils de mes proches ou des personnes bienveillantes à mon égard.
Votre usage des réseaux sociaux ?
Extrêmement limité, cela me permet de suivre les événements, mais je n’y suis pas très actif.
La mode qui vous indiffère ?
Je n’ai rien contre la mode au sens strict du terme, mais je déteste les modes, c’est-à-dire celles qui n’ont aucune finalité si ce n’est de vendre à tout prix et très cher des articles où il n’y a ni recherche ni travail. Par exemple la mode qui consiste à vendre des baskets 300 ou 400 € à des enfants, juste parce que chaque année ils changent de couleurs.
Le paysage qui vous apaise ?
Les rivières et les montagnes. Rien ne m’apaise plus que de suivre un parcours de rivière une canne à pêche à la main, de regarder la nature et de contempler le ruisseau en imaginant ce qui se passe sous chaque rocher.
Le voyage dont vous rêvez ?
Les Seychelles, mais surtout pour visiter les petites îles autour qui sont encore sauvages.
La ville ou le pays ou vous pourriez vivre ?
Séville. Elle est pour moi la ville idéale. D’abord parce que ce sont mes racines, ensuite parce qu’elle est à taille humaine et enfin parce que les gens y sont bienveillants, accueillants et, qu’à chaque fois que j’y retourne, je ressens une énergie puissante et positive.
Ce que vous préférez à Toulouse ?
La Garonne. C’est un fleuve magnifique sur lequel j’ai passé beaucoup de temps, notamment une grande partie de mon enfance en compagnie de mes frères. Cela me rappelle un peu les jours heureux et insouciants où nous pêchions du lever du jour jusqu’à la tombée de la nuit.
Ce que vous aimez le moins ?
Le vent d’autan car il contrarie bon nombre d’activités. Il agit négativement sur le comportement des gens et il est dangereux lorsqu’il est violent.
Votre devise ?
Le ciel est trop haut la terre est trop basse, il n’y a que le lit et la table qui soient à la bonne hauteur.
Coup de cœur
C’est assez difficile tant notre ville est dynamique et porteuse de projets et fertile en artistes et personnalités, cependant mes penchants pour le soin et la culture m’inviteraient à choisir Hôpital Sourire. Créée en 1995, et partie d’une idée simple qui consiste à s’adresser aux enfants hospitalisés, cette association a su fédérer autour d’elle un grand nombre de bénévoles, des partenaires solides et impliqués qui lui permettent de réaliser de larges et ambitieux projets ainsi que d’étendre ses actions aux autres hôpitaux de la région et tout cela pour le bien des patients.
Propos recueillis par Christian Authier