Après le concert du 15 novembre dernier intitulé « Schubertiades d’automne », les Clefs de Saint-Pierre annoncent le très alléchant programme de leur prochaine soirée musicale, le 31 janvier prochain. La saison de cette belle institution poursuit donc la reprise tant espérée de ses activités. La saison 2019-2020, interrompue par la crise sanitaire, marquait les vingt ans d’existence de l’association Internotes qui gère ces manifestations hors norme. La suivante n’a pas eu un sort meilleur. Respirons un grand coup et profitons de cette promesse de beauté musicale.
Rappelons que lors de ces lundis traditionnels des Clefs de Saint-Pierre, artistes et public se retrouvent comme pour une réunion amicale au cours de laquelle l’échange est au cœur de l’événement. Il faut le redire ici, la qualité musicale de ces concerts conviviaux procède d’une complicité totale qui s’est établie entre les musiciens d’une part, et entre les musiciens et le public, d’autre part, devenus au cours des semaines familiers et partenaires.
Le concert du 31 janvier prochain réunit cinq musiciens de l’Orchestre national du Capitole qui ont déjà marqué de leurs talents ces soirées de musique de chambre. La clarinettiste Floriane Tardy, les violonistes Kristi Gjezi et Eléonore Epp, l’altiste Juliette Gil et le violoncelliste Pierre Gil proposent un programme de haute volée associant Wolfgang Amadeus Mozart et Johannes Brahms.
Le Quintette pour clarinette et quatuor à cordes en la majeur K 581 constitue un chef-d’œuvre absolu de la fin de vie de Mozart. Achevé à Vienne le 29 septembre 1789 il met en évidence un instrument soliste auquel le compositeur était très attaché, aussi bien dans ses œuvres instrumentales que dans l’opéra. La clarinette était alors un instrument relativement récent.
Dédiée à Anton Stadler, clarinettiste et facteur d’instrument, cette partition a probablement été initialement écrite pour une « clarinette de basset » au registre étendu vers le grave et précisément conçue par Anton Stadler.
Le Quatuor à cordes n° 3 en si bémol majeur opus 67, troisième et dernier quatuor à cordes de Johannes Brahms, œuvre de relative jeunesse, complètera ce programme. Commencé en 1875 à Vienne, soit deux ans après ses précédents quatuors et un an avant sa première symphonie, il fut achevé en 1876. Créé à Berlin le 30 octobre 1876 par le Quatuor Joachim, il fut rejoué un mois plus tard par le Quatuor Hellmesberger. Dédié à son ami le professeur Engelmann, il fit ultérieurement l’objet d’une transcription pour piano à quatre mains de la part de Brahms.
Deux périodes charnières de la vie musicale viennoise sont donc brillamment représentées ce 31 janvier prochain.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse